Alexandre Jardin fait campagne
Le romancier Alexandre Jardin était à Angoulême le 14 février pour présenter son nouveau livre « Révoltons-nous » et faire campagne pour la prochaine élection présidentielle.
Qu’ils soient de droite, du centre, de gauche ou apolitique, ces citoyens se retrouvent tous les vendredis soir au café Le Chat noir à Angoulême pour partager leurs solutions pour la société et mener, ensemble, une « révolte positive et bienveillante ». Le 14 février, cette Maison des citoyens a reçu l’écrivain Alexandre Jardin, à l’initiative de ce mouvement lancé en septembre dernier via les sites de réseaux sociaux.
Aujourd’hui, 200 Maisons citoyennes ont été lancées au travers de toute la France par les habitants. « L’idée est de rassembler ceux qui ne comptent plus. Aux dernières élections, 25 millions de personnes n’ont pas voté et d’autres ont voté contre. Ce mouvement est réellement venu de la base pour que chacun puisse se faire entendre », a expliqué l’auteur de « Révoltons-nous »* lors d’une conférence de presse donnée le 14 février au Buveur d’encre, à Angoulême.
Depuis plusieurs années, Alexandre Jardin sillonne la France à la recherche de « Faizeux », c’est-à-dire de gens qui font. Il en est convaincu, les solutions viennent des territoires : une entreprise fabriquant des sacs-poubelles biodégradables, des agriculteurs proposant aux consommateurs de venir cueillir leurs fruits et légumes, la création de groupements d’employeurs pour convertir les CDD en CDI, la mise en place d’un programme Erasmus en lycée professionnel, la performance et les innovations de l’enseignement agricole… Peu importe d’où vient l’idée, l’important est qu’elle fonctionne : « J’ai confiance dans l’intelligence collective. »
Création d’un parti
Porté par les animateurs des Maisons des citoyens, Alexandre Jardin a accepté de les représenter aux élections présidentielles de 2017 en prenant la tête du parti politique Les Citoyens. « Nous sommes pour un changement de méthode. Le mode opératoire politique ne fonctionne pas. Prenez la réforme scolaire ou la politique de l’emploi, par exemple. Comment voulez-vous régler un problème de Paris alors que, sur le territoire, les difficultés sont différentes d’une région à l’autre ? Il y a une réelle déconnexion. Nous voulons mettre en place une démocratie citoyenne et décentraliser le pouvoir pour le donner aux bassins de vie pilotés par les régions. »
Lui qui se sent soutenu par de nombreux maires, notamment ceux de l’Association des maires ruraux, craint cependant les conséquences d’un « système verrouillé » : « Des pressions sont faites sur les maires qui nous soutiennent, il y a une proximité des institutions de sondages avec certains partis et, à cause d’une loi, les petits partis ont peu accès aux médias audiovisuels. »
Cela ne l’empêche pas d’y croire et de poursuivre son périple en campagne afin de partager les idées de ce mouvement. L’objectif est d’avoir du poids pour faire entendre cette voix citoyenne. Pour cela, le candidat s’est entouré d’une équipe québécoise professionnelle en communication, celle-là même qui a contribué à la réussite de la campagne de Justin Trudeau, l’actuel Premier ministre du Canada. Alexandre Jardin a jusqu’au 17 mars pour réunir les 500 signatures.
*Paru le 9 février aux éditions Robert Laffont.