Nouveau gouvernement
Annie Genevard, une députée LR de la ruralité à l'Agriculture
Comme pressenti, la députée Les Républicains du Doubs, Annie Genevard, a été nommée, le 19 septembre, ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de la Forêt, en remplacement de Marc Fesneau, qui n'apparait pas dans le nouvel exécutif.
Ancienne professeure de français, la nouvelle ministre bénéficie d'un solide ancrage politique dans le Doubs, département très laitier, où elle est née et où sa mère, Irène Tharin, fut députée UMP (2002-2007). Elle-même a été conseillère régionale (2004-2012) de Franche-Comté et maire (2002-2017) de Morteau. Suite à la démission de Christian Jacob en 2022, elle avait assuré pendant plusieurs mois la présidence des Républicains par intérim, fonction qu'elle exerce à nouveau depuis juin en tandem avec l'eurodéputé François-Xavier Bellamy.
«Je travaille pour les agriculteurs depuis bien longtemps», a-t-elle déclaré peu de temps avant sa nomination samedi à France 3 lors d'un déplacement sur des comices agricoles.
Dans son département, les syndicats agricoles confirment. «Je la croise régulièrement, rapporte à Agra presse Christophe Chambon, secrétaire général adjoint de la FNSEA et éleveur dans le Doubs. Elle a toujours travaillé pour la cause agricole, et récemment durant les débats sur la LOA, elle a travaillé sur des amendements proposés par la FNSEA». «C'est une femme de terrain, elle est présente à tous les évènements ruraux, confirme la porte-parole de la Confédération paysanne, Laurence Lyonnais. Elle a un fonctionnement républicain, elle nous reçoit, mais elle se mobilise dans les limites de sa vision. C'est une femme assez traditionnelle, dans une circonscription acquise à la droite».
Son suppléant, Eric Liégeon, est agriculteur, et ancien vice-président de la FDSEA du Doubs, investi de longue date à la Safer départementale.
La FNSEA donne «15 jours» à Genevard pour prendre des mesures de crise
Le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, a donné le 22 septembre «15 jours» à la nouvelle ministre de l'Agriculture Annie Genevard pour annoncer des mesures sur des prêts bonifiés aux céréaliers, viticulteurs et éleveurs en crise et sur la vaccination des troupeaux face aux épizooties.
La première urgence «concerne le PGE (prêt garanti par l'Etat, NDLR) agricole, c'est-à-dire un prêt bonifié par l'État et par les banques qui permet aux agriculteurs de financer leur cycle d'exploitation, qu'ils soient céréaliers, viticulteurs ou éleveurs. Ça, c'est la priorité», a déclaré Arnaud Rousseau à l'AFP. La deuxième urgence c'est d'«obtenir des vaccins rapidement pour que les éleveurs puissent vacciner le maximum possible leurs troupeaux et faire en sorte que pour ceux qui ont perdu des animaux, on commence la campagne d'indemnisation», a-t-il ajouté. «On donne à la ministre 15 jours pour être capable de nous dire ce qu'elle entend faire sur les mesures d'urgence», a-t-il déclaré.
La Coordination rurale, deuxième organisation représentative de la profession, a pour sa part redemandé à être reçue «au plus vite». «Après 9 mois de vide et 90 (jours, NLDR) de vacance, chaque jour compte», alerte le syndicat dans un communiqué.