Appel à la prudence face aux risques d'attaques de loup
Trois spécimens mâles se sont enfuis d'un parc de Frontenay-Rohan-Rohan le 13 novembre. Deux sont encore dans la nature. Un éleveur ovin de St-Saturnin-du-Bois a déjà subi une attaque.
Depuis une semaine, le secteur nord de la Charente-Maritime fait face à une menace à laquelle il ne s'attendait pas : la résurgence du loup. Il ne s'agit pas, pour l'heure, d'un retour naturel du prédateur, depuis les zones de peuplement du Sud-Est de la France (où sa présence est avérée depuis 1992) mais de la fuite de spécimens qui étaient maintenus en captivité dans un parc à Frontenay-Rohan-Rohan (79). Trois mâles se sont enfuis des lieux vendredi 13 novembre. Les premiers dégâts n'ont pas tardé à se faire ressentir ; dans la nuit de dimanche à lundi, Patrice Chamard, éleveur à St-Saturnin-du-Bois, a vu son troupeau être attaqué par un canidé, identifié par l'Office français de la biodiversité comme un loup. Dix brebis sont décédées des suites de l'attaque, et cinq autres sont portées disparues. Non loin de là, à St-Georges-du-Bois, un loup a été retrouvé mort sur une route mardi soir. L'animal a été identifié comme provenant du parc de Frontenay-Rohan-Rohan.
Face à cette situation, les responsables syndicaux invitent les éleveurs à la plus grande vigilance. Dès mardi soir, la FNSEA 17 a diffusé auprès de ses adhérents des recommandations à suivre. « Les éleveurs d’ovins et de caprins sont vivement invités à protéger leurs troupeaux en les parquant en lieu protégé durant la nuit », explique le syndicat qui demande de prévenir la gendarmerie en cas de repérage, plutôt que d’agir soi-même. « Les actions de régulation sont toujours suivies de très près par les militants du Groupement de défense du Loup et toute erreur est durement sanctionnée, au mépris des difficultés rencontrées par les élevages attaqués », note la FNSEA 17 qui a pris contact avec le Préfet sur ce dossier. Du côté de la Fédération départementale ovine, le mot d’ordre est aussi à la vigilance, même si la présidente, Patricia Tabuteau, craint que cela ne soit difficile. « Nos bergeries sont aérées. S’il y a un loup qui n’a pas peur de l’homme et qui s’approche… » La présence de chiens pourrait selon elle aider à alerter en cas d’attaque. Elle a pris contact avec la Fédération nationale ovine pour avoir plus d’informations à transmettre à ses adhérents sur ce dossier qu’elle n’imaginait sans doute pas avoir à gérer un jour. « On pensait être à l’abri du loup en Charente-Maritime… Ce n’est pas le cas. »