intempéries
Après la grêle, le temps des solutions et de la solidarité
Suite aux sinistres occasionnés par la grêle dans le sud-est du département, la Fnsea79 et les JA ont organisé une réunion pour panser les plaies des plaines.
L’ambiance était à l’orage, jeudi dernier, lors de la réunion d’information à l’initiative de la Fnsea79 et des JA suite aux dégâts occasionnés par la grêle. Autour des nombreux agriculteurs, étaient réunis la MSA, des coopératives, négoces, assurances et banques dont le Crédit agricole qui s’est mobilisé dès l’annonce des dégâts. « Les conseillers de la Caisse régionale Charente-Maritime Deux-Sèvres vont venir à la rencontre de leurs clients, pour être à l’écoute de leurs besoins d’accompagnement », pouvait-on lire dans un communiqué de la Banque verte.
Des dégâts localisés sur une zone large d’un kilomètre et longue d’au moins 7 km, entre Sepvret et Saint-Sauvant, mais pas seulement selon Patrick Dupuis, agriculteur à Chey,
« ça va plus loin qu’on pense, ce n’est pas vraiment un couloir, ça éclate par endroits ». Et l’agriculteur de rappeler qu’il est tombé dans son secteur 50 mm d’eau en vingt minutes. Et si dans la salle polyvalente de Lezay, montait un brouhaha sur la localisation exacte des dégâts, le vice-président de la chambre d’agriculture, Patrice Coutin, a appelé l’assistance au calme. Une feuille où chacun notait sa situation personnelle était là pour apaiser les esprits échauffés. Esprits d’ailleurs pas toujours tendres avec Mickaël Chariot, chef du service Agriculture et Territoires à la DDT. Surtout après que ce dernier a parlé d’épisode grêleux moins prononcé qu’en 2013. « Différent ! », se sont empressés de tonner les agriculteurs. « Quoi qu’il en soit, a repris Mickaël Chariot, il ne sert à rien de demander l’ouverture des calamités agricoles car la grêle est un risque assurable. Comme l’année dernière, si une telle démarche est effectuée, le ministère nous reprochera de ne pas savoir lire. »
Risque assurable certes, mais dans l’assistance, les agriculteurs ayant fait le choix de ne pas s’assurer constituaient une écrasante majorité. « La liberté du chef d’entreprise », rappelait le chef du service Agriculture et Territoires de la DDT. Benjamin Dupuis, installé à Chenay, pointait du doigt quant à lui les tarifs prohibitifs des assurances.
Etre solidaires
Malgré la mise en garde de la DDT, Olivier Renaud, secrétaire général de la Fnsea 79, décidera pourtant de lancer la procédure des calamités agricoles. Une décision qui piqua l’un des adhérents, arguant que le syndicalisme ne devait pas se battre contre des moulins à vent mais trouver d’autres solutions. Lesquelles autres solutions citées concernent la demande d’un dégrèvement partiel de la taxe sur le foncier non bâti mais également la mise en place d’une commission d’enquête sur le terrain mardi 17 juin.
Mais surtout, dans ces situations délicates, « il ne faut pas rester seuls dans le désarroi, encourageait Emmanuel Villeneuve, de Corea. Il faut parler de vos problèmes. Certes, on ne vous fera pas cadeau des intrants mais on peut échelonner les paiements. Il faut s’adresser à vos banques, à la MSA. Il faut également faire de la pédagogie, que chaque agriculteur fasse une analyse personnelle de son exploitation afin de minimiser les risques ». La profession est donc une nouvelle fois appelée à se serrer les coudes et il ne faut pas oublier comme le soulignait Cyril Marolleau, technicien chez Néolis, la magie végétale : « Si la chaleur est au rendez-vous, le maïs va repartir ». Certes avec moins de potentiel comme cela s’est produit l’année dernière sur les parcelles affectées. Mais le maïs a relevé la tête.
Conseils techniques à lire en pages 9 et 10 d'Agri 79