Herbe
Astuces pour pallier le manque de fourrages
La pluie quasi absente ce printemps a entraîné une baisse rapide des stocks fourragers. Zoom sur les pistes d’action pour remédier au déficit fourrager avant la récolte du maïs.
Un hiver long et une pluie quasi absente ce printemps ont entraîné une baisse rapide des stocks fourragers dans beaucoup d’exploitations. Certains éleveurs vont donc être en déficit fourrager en attendant les récoltes de maïs. Pour y remédier, quelles sont les pistes d’action ?
Des stocks en baisse
Du fait du printemps sec, la pousse de l’herbe est limitée. Il manque en cumulé une tonne de MS par ha d’herbe. Moins de pâturage, des récoltes en ensilage d’herbe moins importantes, les stocks fourragers ont été fortement mis à contribution. Dans certains cas, il sera difficile de faire le joint jusqu’aux ensilages de maïs. Plusieurs stratégies s’offrent aux éleveurs.
Faire le point sur les stocks disponibles
En premier lieu, il convient de faire le point sur les effectifs d’animaux qui seront présents jusqu’au 1er septembre et jusqu’au printemps 2011. Faire ensuite le bilan des besoins fourragers de ces bovins et le comparer au stock disponible.
En fonction de l’amplitude du déficit, il faut plutôt choisir d’acheter des sous-produits ou d’ensiler des céréales immatures. A priori, la première solution est plutôt à réserver pour des vaches laitières si vous n’avez pas l’habitude de gérer des rations à base de plusieurs fourrages. La seconde solution conviendra davantage aux vaches allaitantes et aux génisses d’élevage.
Si le déficit en fourrage n’est pas trop important en volume, l’achat de sous-produits peut être intéressant.
On peut aussi ensiler des céréales immatures (lire Elevage Info en page 17). Leur récolte va libérer les sols aux alentours du 15 juin. Il pourra alors être envisagé de mettre en place un mélange moha-trèfle d’Alexandrie ou encore du sorgho fourrager. Tout dépendra de la pluviométrie à venir.
La stratégie la plus économiquement intéressante
Deux stratégies ont été comparées :
- récolter le blé, la paille et acheter de l’aliment ;
- ensiler le blé et acheter de la paille.
Dans l’hypothèse de calcul, un kilo de MS d’ensilage de céréales a été équilibré par 0,2 kg de céréales aplatie.
Au final, les deux stratégies sont très proches d’un point de vue économique. C’est plutôt l’ampleur du déficit qui fera pencher la balance. Un faible déficit sera plus facile à combler avec un achat d’aliment, à l’inverse un fort déficit nécessitera l’apport de fibres.
Un recensement des besoins et de l’offre
En raison du contexte climatiques les stocks s’amenuisent et les rendements en fourrages, foin et ensilage, sont globalement faibles.
Face à ce manque de fourrages, la FDSEA a pris l’initiative de réunir les bureaux de ses sections animales et de la section céréales, mercredi 26 mai, afin de faire un état des lieux des disponibilités en paille et en foin et d’évaluer les mesures à prendre avant la récolte des céréales.
Il est bien tombé quelques millimètres d’eau mais de façon inégale. Tandis que certains ont eu 40 mm, d’autres, situés à 1 km, n’ont reçu que 10 mm. La deuxième coupe d’herbe s’annonce mal et les blés ne sont pas très hauts. Les rendements de paille vont être faibles. A cela se greffent des trésoreries tendues. Les agriculteurs se demandent comment ils vont faire s’ils sont obligés d’acheter ce qu’ils n’auront pu récolter.
Aussi, il convient de prendre les devants et d’en appeler à la responsabilité collective des agriculteurs.
La FDSEA met en place un recensement des offres et des besoins en paille et fourrage. Elle demande aux producteurs de grandes cultures de ne pas broyer leur paille et de se faire connaître auprès des responsables communaux du syndicat qui ont reçu toutes les consignes pour enregistrer les demandes mais également les offres.
En cas de besoin dans les semaines à venir, la FDSEA étudiera la mise en place d’une opération d’achat groupé de paille. Mais tous espèrent ne pas en venir là et que la mutualisation départementale permettra de répondre aux besoins de chacun. Car l’objectif est aussi d’éviter une envolée des prix et de réguler le marché.