Installation
Au PAI 79, des porteurs de projets bien préparés et plus matures
90 personnes ont déjà franchi les portes du PAI 79 depuis trois mois. Charlotte Joseph, une ancienne éleveuse de pigeons, les aide désormais à affiner leur projet.
90 personnes ont déjà franchi les portes du PAI 79 depuis trois mois. Charlotte Joseph, une ancienne éleveuse de pigeons, les aide désormais à affiner leur projet.
Lorsque les porteurs de projet deux-sévriens passent la porte du Point accueil installation (PAI), ils aperçoivent désormais Charlotte Joseph, en place depuis le 16 janvier.
Et ils sont nombreux, en ce début d’année, à venir la voir. « J’ai déjà vu en entretien 90 personnes en trois mois, ce qui est une très bonne base, alors que les chiffres sont d’environ 250 à l’année », contextualise l’ancienne éleveuse de pigeons, qui a vendu son exploitation de Gourgé l’année dernière.
Pour celle qui a, en parallèle, été en charge du commerce de proximité et de la communication sur les réseaux sociaux pour le Renard Rouge pendant un an et demi, chaque appel débouche sur un entretien, pour faire le tour du projet et dégrossir l’aspect réglementaire.
« En Deux-Sèvres, la plupart connaissent déjà les démarches, ont repéré une exploitation à reprendre. On est plus sur des porteurs de projets que sur des porteurs d’idées, comme en Charente-Maritime par exemple », indique-t-elle.
Le bovins viande séduit
Avec l’ouverture des aides aux plus de 40 ans, les profils évoluent doucement. « À présent, il y a plus de personnes au-dessus de 35 ans qu’en dessous ».
Les projets en double activité sont également plus importants afin de garder une sécurité financière, avec un salaire régulier.
La filière bovins viande revient en force dans les demandes, de même que le secteur des grandes cultures, au détriment de l’aviculture, « pas par manque d’envie mais de visibilité sur l’avenir », tient à préciser la conseillère.
Le bio, quant à lui ne séduit plus et chute avec environ -15 % par rapport à 2022. « La conjonction de la baisse des aides et de la difficulté du marché fait qu’il ne reste plus que les convaincus de la première heure », analyse Charlotte Joseph.
Et de citer l’exemple d’un exploitant qui a fait le choix de ne plus laisser apparaître le logo bio sur ses produits, « pour contrecarrer l’idée que se font les consommateurs que bio rime avec cherté ».
Savoir de quoi on parle
Pour avoir une idée un peu plus précise des installations, Charlotte Joseph s’est rapprochée des banques, auprès de qui elle souhaite récupérer des chiffres plus en adéquation avec la réalité du terrain mais aussi des profils pour les recouper avec ceux rencontrés.
Une demande née de la frustration de commencer un projet sans en connaître l’aboutissement.
De plus, pour être davantage pertinente, l’ancienne éleveuse a multiplié les formations et a suivi récemment le stage 21 heures, qu’elle avait passé il y a une dizaine d’années, après l’obtention de son BTS productions animales aux Herbiers.
« J’aime maîtriser ce que je dis. Et si je ne peux pas tout savoir, j’aimerais au moins que ce soit pertinent ».