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« Avancer avec vous, et pas contre vous »

C'est à St-Jean-de-Liversay que la FNSEA Nouvelle-Aquitaine a convié la nouvelle préfète régionale pour la rentrée. Gestion de l'eau, lutte contre l'agribashing et signature de la charte de bon voisinage étaient au programme.

Après avoir rencontré Alain Rousset mardi 27 août dans les Pyrénées-Atlantiques, c'est à St-Jean-de-Liversay, en Charente-Maritime, que les représentants et élus FNSEA de la région ont poursuivi leur rentrée syndicale jeudi 29 août en compagnie de la préfète régionale, Fabienne Buccio, nommée en avril dernier. Malgré la proximité de ces deux dates, ils étaient environ soixante-dix à avoir fait le déplacement. « Pratiquement tous les départements sont représentés, ce qui n'est pas une mince affaire dans une région comme celle-ci », a souligné le président régional Philippe Moinard. C'est le président du syndicat en Charente-Maritime, Cédric Tranquard, qui a exposé l'objet de la réunion : « on est là pour parler avec Mme la Préfète de ce qui ne va pas, mais aussi de ce qui va bien ».
Les questions environnementales ont occupé une grande partie des débats. « Pour nous, le réchauffement climatique n'est plus un sujet, il est acté », a tranché en préambule Philippe Moinard. « Il y a des parcours d'adaptation à installer, des solutions à trouver », plaide-t-il. « On est plutôt dans une réflexion de temps long, parce que nos métiers l'exigent aussi. » « Même si l'État vous laisse un temps long, d'autres ne vous le laisseront pas », a toutefois alerté Fabienne Buccio.

Les réserves « évidentes »

À St-Jean-de-Liversay, commune du Marais poitevin, ces échanges environnementaux passaient aussi par le stockage de l'eau. Plusieurs départements de Nouvelle-Aquitaine ont été concernés au premier chef par la sécheresse estivale, à commencer par la Creuse qui est en dérogation jachères depuis début juillet. « On est sur une nécessité de réfléchir au stockage de l'eau », estime Philippe Moinard. Deux-sévriens, il connaît bien cette problématique pour avoir lui-même fait construire une réserve de substitution dès 1997. « Elle a généré 1 MEUR de salaires bruts en 15 ans, pour 100 000 EUR de subventions », explique-t-il en avançant aussi des intérêts environnementaux, avec plus de luzerne cultivée.
Surtout, il connaît le dossier sensible du moment en la matière. À quelques centaines de mètres de la stabulation de François et Loïc Avrard, qui accueillaient les échanges, se trouve la Sèvre niortaise, où le projet de construction de bassines suscite une opposition de la part de ''ZADistes'', installés à quelques kilomètres de là sur la commune de Mauzé-sur-le-Mignon (79). Leur action s'oppose à une concertation menée de longue date par les élus, civils et syndicaux, avec la plupart des organisations environnementalistes des Deux-Sèvres et qui a débouché sur un accord en juillet dernier. « On est obligés de demander à l'État d'assumer son rôle, de faire régner l'ordre sur son territoire », a asséné le président régional de la FNSEA. Sans cela, prévient-il, la situation risque de dégénérer : « un agriculteur qui a fait 14 ou 15 h de boulot dans la journée, s'il est harcelé, provoqué... Il y aura des incidents. »
Si elle a botté en touche sur ces histoires d'évacuation, très sensibles depuis l'affaire de Sivens, la préfète régionale a salué le travail de concertation qui s'est déroulé en Deux-Sèvres. « Les réserves d'eau, c'est une solution qui paraît évidente. Il n'y a qu'une petite association, dont je ne connais même pas le nom, qui a fait un recours », a-t-elle souligné. Une situation qui n'a rien d'unique. Jean-Luc Capes, président du groupe Eau à la FNSEA et administrateur du syndicat en Nouvelle-Aquitaine, a interpellé les services de l'État sur le retard pris par les différents projets. « Il faut que vous demandiez à tous vos préfets de les booster », a-t-il déclaré avant de rappeler les efforts effectués par les irrigants : « on s'engage dans la gestion collective. On monte des organismes uniques. On fait des études que l'État ne fait pas. On fait des plans derrière... » « Ce qui nous ralentit, ce sont les recours », s'est défendue Fabienne Buccio. Philippe de Guénin, directeur de la DRAAF Nouvelle-Aquitaine, a abondé dans ce sens : « sur chaque projet de bassines, nous avons des dizaines de recours. L'État essaye d'éviter ça. Nous aimerions que l'accord local prime sur le droit de recours. »

Une charte de bon voisinage

La coopération entre l'État et les agriculteurs était aussi au coeur de la charte de bon voisinage en Charente-Maritime, présentée à l'occasion de ce déplacement de la préfète régionale. Cédric Tranquard a annoncé que les premières réunions se tiendraient dès le 18 septembre avec les partenaires locaux, à l'exception des associations environnementales, « qui ne sont pas des associations de riverains ». « Travaillez avec des personnes compétentes ! », a exhorté le président de la FNSEA 17. « Le syndicat lance ce travail. La Chambre d'agriculture va le poursuivre », a-t-il expliqué. Le texte a été signé en fin de séance par Cédric Tranquard, son homologue de JA 17 Pierre-Clément Casagrande, la vice-présidente de la Chambre d'agriculture de Charente-Maritime Aurélie Babin-Rocheteau et le président de l'Association départementale des maires Michel Doublet.
À l'issue de la réunion, avant de procéder à la visite de l'exploitation où elle a pu découvrir les bâtiments, les animaux et la terre très particulière du Marais poitevin, Fabienne Buccio a tenu à assurer une fois encore les exploitants de son soutien. « L'agriculture française a une belle place. Il faut la préserver, mais je suis confiante. Je compte bien avancer avec vous, et pas contre vous. »

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