Renouvellement des générations
Benjamin, ambassadeur de la jeune agriculture
Toute cette semaine, les jeunes agriculteurs ont mis un coup de projecteur sur l’installation, en multipliant les vidéos et publications sur les réseaux sociaux. Benjamin Launay, éleveur dans le thouarsais, est le visage de cette campagne.
Toute cette semaine, les jeunes agriculteurs ont mis un coup de projecteur sur l’installation, en multipliant les vidéos et publications sur les réseaux sociaux. Benjamin Launay, éleveur dans le thouarsais, est le visage de cette campagne.
« Vous aussi, demain, devenez agriculteur ! » : le slogan des JA annonce la couleur de leur semaine nationale dédiée au renouvellement des générations en agriculture (RGA). Volontairement axé sur l’installation agricole, l’événement a mis à l’honneur les chiffres clés de l’installation et les parcours de jeunes installés, à grand renfort de communications sur les réseaux sociaux. L’enjeu ? « Sortir des préjugés sur le métier d’agriculteur, donner envie aux jeunes de venir voir ce qui se passe dans les fermes. C’est le défi pour faire face aux nombreux départs en retraite qui se profilent », indique Alexandre Jorigné, élu en charge de l’installation chez les JA79 et futur éleveur caprin.
Cette volonté de communiquer se retrouve aussi dans les événements concoctés par le syndicat deux-sévrien : le salon grand public Ambiance Terre à Bressuire (reporté en octobre) ou encore des visites virtuelles de fermes (à venir prochainement).
« Je suis à ma place »
Installé depuis le 1er mai 2019, « le jour de la fête du travail » s’amuse t’il, Benjamin Launay a été choisi pour devenir l’ambassadeur des Deux-Sèvres lors de cette semaine particulière. A 24 ans, le jeune homme s’épanouit sur la ferme familiale de St-Maurice-Etusson, où sont élevées 80 charolaises et des volailles du quotidien (8 lots de poulets/an, 2 lots de dindes et dindons, 1 lot de chapon).
Il a vu son père construire petit à petit l’activité, alors même que son grand-père, agriculteur aussi, lui avait recommandé de faire autre chose.
« Mon père a ainsi été forgeron, charpentier, routier, avant de reprendre la ferme d’un oncle. Il m’a transmis le goût de bricoler, sourit Benjamin, qui a monté en kit les deux nouveaux bâtiments dans lesquels le Gaec a investi à son installation, et qui adore réparer les tracteurs. Ma passion pour les volailles, elle, est venue lorsque je venais voir les poulaillers, enfant. J’avais l’impression que les dindons me répondaient quand je sifflais ! ».
Animé par sa passion, l’éleveur suit alors une formation agricole de bout en bout, à Bressuire puis aux Herbiers pour la spécialisation avicole et la gestion, « avec toujours des cursus en apprentissage, c’est important de mettre les mains dans le concret ». Dans quelques mois, ce sera à son tour de recruter un ou une apprenti(e) : « ça ne me fait pas peur, je me sens à ma place, à faire le métier que j’aime ».
Principes de réalité
Ambassadeur de l’installation, Benjamin se veut ouvert au dialogue dans le contexte actuel d’une agriculture en pleine mutation. Sans pour autant perdre de vue la réalité de terrain :
« quand je l’ai rejoint en Gaec, mon père m’a demandé si je voulais passer en bio ou en label. J’ai préféré rester en volailles du quotidien, pour LDC (Le Gaulois), en augmentant le nombre de bâtiments et de lots. Il y a de moins en moins d’agriculteurs, la tendance va donc à l’agrandissement. en plus, tous les consommateurs ne peuvent pas se payer non plus des volailles labellisées ».
Quand on critique ses méthodes d’élevage, Benjamin reste serein : « notre agriculture est l’une des plus propres du monde. Avec la démarche Nature d’éleveurs de LDC, je veille au bien-être de mes animaux, qui disposent de lumière naturelle, de perchoirs, de pierres à piquer et de jouets… Je produis une alimentation saine et durable ».
Autre cliché que démonte Benjamin : la solitude des agriculteurs. « Je ne suis pas coincé avec ma famille. J’habite un peu plus loin dans le bourg avec mes amis à proximité. Dans le quotidien de travail, je suis aussi bien entouré : techniciens de Bellavol, JA, Cuma ».
Il conseille aux candidats à l’installation de bien prendre le temps de se former, d’aller voir sur le terrain, de peaufiner leur projet. « un système en volailles comme le mien par exemple pèse près d’un million d’euros, il faut y avoir bien réfléchi en amont », avant de conclure : « surtout, il faut opter pour la production qui nous passionne le plus » !
Concours de vidéos sur les réseaux sociaux