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Bien penser (à) sa salle de traite

Le 14 novembre, lors d’une visite d’un élevage caprin à Condéon organisée par la chambre d’agriculture de Charente dans le cadre des Rendez-vous de l’élevage, l’accent a été mis sur l’importance de la salle de traite.

Les frères Bluteau ont adapté leur salle de traite à leur projet.
Les frères Bluteau ont adapté leur salle de traite à leur projet.
© Estelle Bescond

Utilisée quotidiennement, la salle de traite est un élément clef dans un élevage. Avant d’en installer une, il est donc nécessaire de se poser des questions sur la conduite du troupeau et sa taille, le nombre de lots, la place disponible pour cette salle, le temps de traite souhaitée, l’évolution envisagée, les possibilités d’investissement…

« Le système doit être adapté aux besoins de l’agriculteur et à ses objectifs. C’est important d’y penser en amont car c’est un investissement important », souligne Pauline Gauthier conseillère à la chambre d’agriculture de Charente lors d’une matinée technique organisée le 14 novembre à Condéon, à la ferme de la Thibauderie, dans le cadre des Rendez-vous de l’élevage organisés par les chambres d’agriculture de la Charente et de la Vienne avec l’ensemble des partenaires techniques et économiques du monde de l’élevage.

À la ferme de la Thibauderie, Mathieu Bluteau a repris l’exploitation familiale en janvier 2016 en installation non aidée afin de venir rapidement seconder sa grand-mère. « Le troupeau se composait d’une trentaine de chèvres. Mon projet est de l’agrandir sur trois ans : la deuxième année, je suis passé à 85 chèvres, et la troisième année, ce sera 120. Donc j’ai adapté ma salle de traite en fonction de ce projet. Il y avait un bâtiment d’engraissement de porcs désaffecté. Nous l’avons réaménagé en essayant de faire le moins de dépenses possible. En 2016, nous avons donc investi 15 000 € pour la laiterie, la salle de traite, la stabulation. Les chèvres y sont entrées en février 2017. Aujourd’hui, nous avons 40 chevrettes, six boucs et 85 chèvres. »

Composée de deux quais de huit mètres de long et de 1,42 m de large, de 42 places et de douze postes, la salle de traite est opérationnelle pour répondre à l’objectif fixé par Mathieu. L’éleveur et son frère Gilles ont fait le choix d’une ligne basse et d’un moyen de contention individuel et amovible « fait main ». « Ce système était dans l’ancienne chèvrerie et il nous convenait bien donc nous l’avons réinstallé ici. Il prend de la place mais il permet de discipliner les chèvres. Nous distribuons le tournesol sur le quai lors de la traite et gérons trois lots de quarante chèvres : primipares, multipares et autres. La traite faite par une seule personne prend 1 h 30 maximum avec l’alimentation et, le plus long, c’est le nettoyage », explique Mathieu Bluteau.

Dans cette salle de traite, la largeur des quais a également été pensée pour évoluer si, un jour, les deux frères souhaitent changer de système.

Lien entre salle de traite et cellules

Gilles Bluteau va rejoindre son frère en janvier 2018 avec un projet de transformation d’une partie du lait en fromage fermier. À eux deux, ils formeront le Gaec Frères Bluteau et verront leur SAU passée de 3 ha à 15 ha. « Nous avons déjà semé 6 ha de légumineuses dans ces nouvelles parcelles. La fromagerie sera attenante à la salle de traite et les travaux devraient débuter entre février et mars 2018. On espère pouvoir commercialiser nos premiers fromages en septembre 2018, en circuit court », précise Gilles Bluteau.

Pour ces jumeaux de 23 ans, la salle de traite a donc été au cœur de leur réflexion. Une bonne chose quand on sait que la salle de traite joue sur le confort des animaux et des éleveurs et a une influence sur la qualité du lait. « Il faut en être conscient : les problèmes de cellules, c’est principalement au moment de la traite que ça se passe. Dans la majorité des cas, les germes de réservoir portés par les animaux sont transmis lors de la traite », insiste le docteur Olivier Cartron du Groupement technique des vétérinaires de la Vienne (GTV 86).

Le vétérinaire rappelle...

...Lire notre article complet dans notre édition du 16 novembre.

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