Équitation
Cavalières western, elles créent une connexion avec les chevaux
Oubliez le rodéo, l'équitation western, c'est bien plus que ça ! Pour Cécilia, Lucie et Cannelle, toutes trois cavalières, cette discipline est avant tout une manière d'entrer en cohésion avec l'animal. Issue du travail du bétail à cheval dans les fermes bovines des États-Unis, l'équitation western demande une grande proximité avec les chevaux.
Oubliez le rodéo, l'équitation western, c'est bien plus que ça ! Pour Cécilia, Lucie et Cannelle, toutes trois cavalières, cette discipline est avant tout une manière d'entrer en cohésion avec l'animal. Issue du travail du bétail à cheval dans les fermes bovines des États-Unis, l'équitation western demande une grande proximité avec les chevaux.
Tri du bétail à cheval
Cécilia, cowgirl, formatrice et coach en relation homme-cheval
Pour commencer, Cécilia Girard rappelle la traduction de cowgirl en français : "vachère, celle qui s'occupe des vaches", moins folklorique que l'image du Far West américain. Cécilia mène cette activité au sein de l'élevage familial de Black Angus, située à Surin, dans le sud de la Vienne. Au pâturage toute l'année, les vaches sont déplacées par les éleveurs… à cheval : "Mon beau-père m'a transmis la passion des vaches quand j'avais quinze ans, témoigne-t-elle. J'ai découvert en même temps le tri du bétail à cheval. " Et elle n'a plus jamais arrêté, conciliant travail et passion. "Contrairement au chien, le cheval a l'avantage de faire à peu près la même taille que la vache. Il va naturellement la pousser, la guider et pressentir si elle va charger, ce qui est un gage de sécurité pour l'éleveur".
Ce travail demande un véritable partenariat entre le cavalier et sa monture, partenariat auquel Cécilia forme des cavaliers dans le cadre du centre d'éducation Longhorn Ranch, où elle est associée avec sa mère. "On accompagne des couples, cavalier et cheval, pour leur premier concours par exemple. Des éleveurs viennent aussi apprendre le tri du bétail. Certains ont un cheval dont ils ne savent pas quoi faire". Si "le quarter horse est le border collie du cheval, toutes les races peuvent apprendre, avec un bon entrainement", assure-t-elle.
Sous le pseudonyme Galataram, Cécilia diffuse conseils et partage d'expériences sur les réseaux sociaux. Elle participe aussi à des concours, organisés par des associations de tri du bétail. Ranch sorting, cutting… les épreuves consistent à déplacer les vaches, comme à la ferme. Après des championnats nationaux, Cécilia vise l'international Lyon Western Horse Show en 2024.
"Être le plus élégant avec son cheval"
Lucie, thouarsaise et championne de France à 18 ans
Originaire de Saint-Jean-de-Thouars, Lucie Chatry a toujours aimé l'équitation, mais pas n'importe laquelle. "J'ai été au contact des chevaux toute petite. J'ai testé l'équitation classique, mais ça ne m'a pas plu. J'ai dit à mes parents : je ne veux pas faire ça, mais je veux faire du cheval "! Elle découvre l'équitation western au centre équestre Horse Land Valley, situé à l'origine à Missé et aujourd'hui à Argentonnay. "L'approche est plus douce, on apprend vraiment à connaître le cheval", a apprécié Lucie.
Dix ans plus tard, elle participe à sa première compétition au niveau national, l'Open de France. Pour concourir à ce niveau, Lucie a dû faire ses preuves lors de plusieurs concours régionaux : "Notre monitrice nous a motivé cette année pour qu'on vise le national. J'avais envie de découvrir, m'amuser et donner le meilleur de moi-même".
Vernis noir sur les sabots, robe luisante et crinière tressée, la jument devait être la plus belle possible et sa cavalière "la plus élégante" pour l'épreuve de Showmanship. "On doit réaliser un parcours à pied, à côté du cheval. Le but est de mettre en valeur le cheval, sa disponibilité et notre cohésion". Pour concourir, Lucie a choisi la jument de sa monitrice, avec laquelle elle s'entend le mieux. "Je suis tout le temps à son écoute, pour comprendre ses réactions, pourquoi elle réagit ainsi à ce que je lui demande. L'attitude est plus importante que les paroles et les gestes". Sa présentation a été un succès et l'a placée sur la première place du podium.
Loin de l'univers équestre, Lucie est rentrée cette année en première année de médecine à l'université de Poitiers. Elle va mettre sa passion entre parenthèse en attendant la fin des cours en mai 2024, où elle se préparera à nouveau pour les championnats.
Aux origines du western
Au Texas, Cannelle a porté les couleurs de la France
Cette rentrée de septembre a marqué l'entrée en deuxième année de BTS productions animales de Cannelle Turmeau-Geslot. La jeune femme de 19 ans, fille d'agriculteur à Brion-près-Thouet, projette de devenir inséminatrice en bovin. En parallèle, l'équitation western est sa passion. Elle l'a découverte grâce à sa sœur, d'abord au centre Horse Land Valley, comme Lucie (voir témoignage ci-dessus). Elle monte maintenant au Barail Ranch, à Saint-Sauvant (17). "Le western ressemble à du dressage. La tenue et la selle sont différentes. Les allures des chevaux aussi : le trot est tout petit. À l'origine, c'est pour ne pas effrayer les vaches ".
Début juillet, elle voguait loin du campus des Sicaudières, à Bryan, une ville du Texas où se tenait la Youth World Cup, une compétition internationale d'équitation western. Des cavaliers venus de 22 pays différents ont défendu le titre de leur nation et, pour la première fois, l'équipe française s'est hissée en première place grâce à la performance d'une coéquipière de Cannelle. "On était super contentes "! témoigne-t-elle. Avant la satisfaction du succès, les cavalières ont appris à gérer leur stress : "Je ne connaissais pas le cheval avec lequel j'allais faire l'épreuve. Il était tiré au sort cinq jours avant". De grands cavaliers les ont parrainées pour leur apprendre à s'adapter à leur nouvelle monture. Le voyage était aussi une immersion dans la culture américaine : "On a visité une ferme de 2 500 vaches, toutes au champ, où l'agriculteur est seul "! Début octobre, Cannelle va s'envoler à nouveau pour une compétition européenne aux Pays-Bas.