Céréales : faut-il revoir les objectifs en semis tardifs ?
Si les semis d’octobre et novembre se développent bien, le potentiel de rendement des semis ultérieurs sera restreint, du fait de la réduction de la surface foliaire et de la captation de la lumière.
Si les semis d’octobre et novembre se développent bien, le potentiel de rendement des semis ultérieurs sera restreint, du fait de la réduction de la surface foliaire et de la captation de la lumière.
Grâce à la douceur permanente depuis la fin de l’automne, les cultures poursuivent leur développement rapide. Les semis du mois d’octobre sont très en avance, la campagne en cours étant l’une des deux plus précoces depuis 30 ans. Les semis réalisés fin novembre ont « récupéré » 60 % du retard de cumul de températures par rapport à un semis d’octobre sur une année « normale ».
Dans les parcelles semées en bonnes conditions et n’ayant pas souffert de l’excès de précipitation, les cultures ont atteint un état de croissance qui peut laisser espérer une compensation au moins partielle des défauts de potentiel habituellement observés en semis tardif.
Pour les semis du mois de novembre en bonne condition, les objectifs de rendement peuvent se rapprocher de ceux habituellement retenus pour les semis d’octobre, notamment en sol profond. Pour les semis ultérieurs, le raccourcissement du cycle entraîne une réduction de la surface foliaire et une diminution de la durée pendant laquelle la plante peut intercepter de la lumière. Ces deux phénomènes cumulés impliquent une diminution incompressible du potentiel de rendement. Même si les conditions sont très favorables, le potentiel de rendement des semis de décembre et, a fortiori des semis ultérieurs, sera restreint. Les objectifs de rendement, s’ils sont revus à la hausse, doivent donc l’être dans une mesure raisonnable.
Des apports d’azote à suspendre
Après des précipitations plus modérées en janvier et février, le mois de mars a renoué avec les pluies excédentaires de l’automne. Les cumuls localement très abondants ont entraîné une reprise de la lixiviation. Les évaluations faites à partir des modèles montrent que celle-ci n’excède pas une dizaine de kgN/ha dans les situations les plus exposées (cumuls supérieurs à 100 mm, sols superficiels).
Ces épisodes successifs ont permis de valoriser plus ou moins tous les apports d’azote réalisés entre février et mars. Le niveau de valorisation dépend des cumuls de pluies dans les jours suivant l’apport. Pour presque tous les postes météo de la région, les apports réalisés jusqu’au 8 mars ont reçu plus de 15 mm de pluies et sont donc correctement valorisés. Pour les derniers apports, réalisés à partir du 10 mars, les cumuls dépassent rarement les 15 mm.
Depuis le 17 mars, aucun épisode pluvieux n’est survenu. Il est donc préférable de suspendre tout apport, quelles que soient les situations en attente d’un nouvel épisode pluvieux significatif.