Aller au contenu principal

Aurélie ressuscite la savonnerie traditionnelle

Les Bulles d’Oré, ce sont des savons naturels et locaux aux formes originales. Leur créatrice, Aurélie Dumand, défend une production traditionnelle, avec le moins de déchets possible.

Aurélie Dumand propose des ateliers pour découvrir la savonnerie traditionnelle.
© Léa Calleau

Chaque savon a une histoire pour Aurélie Dumand, savonnière artisanale à Chambon. Le Castille, un savon doux au lait d’avoine et aux fleurs de Calendula, elle l’a fait à la naissance de son fils. Avec 100% d’huile d’olive, il est inspiré de la tradition espagnole. Le savon Rosat et son délicat parfum de Géranium a été conçu pour sa grand-mère. Enfin, le savon Bulles nacrées est lié à son histoire avec CyclaB (voir ci-dessous), le laboratoire de l’économie circulaire qui lui a discerné le Trophée de l’Innovation en 2019. « J’ai échangé avec l’équipe du CyclaB sur la recette d’un savon exfoliant, explique Aurélie Dumand. Le chef de projet du site, Thierry Galais, m’a glissé l’idée d’utiliser de la poudre de coquille d’huîtres. »

Après neuf mois d’essais, nait ce nouveau savon parfumé au pin maritime, typique de la côte charentaise, et légèrement exfoliant grâce à la poudre des coquilles d’huîtres recyclées par l’entreprise Ovive (Périgny). « Les ostréiculteurs du CRC(1) souhaitent avoir leur logo sur le savon. Ils vont pouvoir le proposer dans leur cabane ou sur leur banc. Ils s’investissent dans la récupération des coquilles, c’est valorisant de voir le produit final. Ça donne du sens à leur action. »

Je rêvais d’être ethnobotaniste et de parcourir le monde pour découvrir comment étaient utilisées les plantes aux quatre coins de la planète."

Écrire des histoires qui ont du sens sur le territoire, tel est l’objectif d’Aurélie Dumand. Depuis l’âge de 17 ans, elle a développé une passion pour la savonnerie, liée à sa première

passion pour les plantes. « Je rêvais d’être ethnobotaniste et de parcourir le monde pour découvrir comment étaient utilisées les plantes aux quatre coins de la planète ».

Guide naturaliste puis éducatrice Montessori, elle a l’opportunité en 2019 de créer un nouveau projet professionnel. « Je me suis demandée : qu’est-ce qui me réjouit ? La réponse a été évidente ». Elle donne une dimension professionnelle à sa savonnerie, dans laquelle elle produit 200 à 300 savons par mois. « Une toute petite production » que la savonnière compte faire évoluer à l’avenir, afin de pouvoir rentabiliser son activité.

Un vaste champ de création

Chaque recette est « une nouvelle écriture » pour Aurélie. Le principe de la saponification à froid ne change pas : le mélange de corps gras avec de la soude caustique produit une réaction chimique qui donne du savon et de la glycérine. Ce qui change, ce sont les corps gras utilisés et il en existe une grande variété. « Les matières premières circulent beaucoup plus facilement aujourd’hui. Nos anciens ne connaissaient pas l’huile de coco, ni le beurre de karité ! On peut utiliser tous les corps gras imaginables », s’enthousiasme-t-elle.

L’artisane se limite toutefois dans son choix : « Je choisis des matières biologiques et les plus éthiques possibles. Je cherche toujours à accorder une plus grande place aux ingrédients locaux. Nous avons la chance en Charente-Maritime d’avoir de multiples huiles : cameline, bourrache, tournesol… ».

Je conçois des recettes minimalistes, sans chichis et sans froufrous."

Afin de commercialiser les savons, les recettes doivent être évaluées et certifiées. « À partir du moment où la recette est validée, je ne peux plus y toucher. Je m’offre le temps de la recherche avant cette étape. » Le recours à des matières premières locales complique également le processus, les producteurs ne menant pas souvent les analyses nécessaires pour la cosmétologie.

Mes savons sont personnalisables, avec des messages, des prénoms, des dates… pour des évènements, des mariages, à offrir en cadeaux. »

Aurélie Dumand accorde aussi de l’importance à concevoir des recettes minimalistes, « sans chichis et sans froufrous. Je suis vigilante sur la quantité d’huiles essentielles que j’intègre dans les savons car elles ont un impact sur la flore aquatique ». Sa démarche consiste avant tout à proposer un produit simple et pratique. « Je souhaite reséduire les utilisateurs qui ont peut-être l’habitude de gel douche au parfum fort, avec beaucoup de mousse, pour aller vers des produits plus intéressants écologiquement et pour la peau. »

Délicatement parfumés, ses savons séduisent aussi par leur forme, sculptée avec finesse. « Ils sont personnalisables, avec des messages, des prénoms, des dates… pour des évènements, des mariages, à offrir en cadeaux. »

  1. CRC : comité régional de la conchyliculture.

Les savons d’Aurélie Dumand sont à retrouver sur le marché des filles à Saint-Germain de Marencennes, le marché bio La cueillette du mignon à Saint-Saturnin-du-Bois et tous les quinze jours au marché d’Aigrefeuille-d’Aunis. Plus d’informations sur sa page Facebook @Les Bulles d’Oré.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Caracterres.

Les plus lus

Pour recevoir ses bacs gris et jaunes, l'habitant de grand Châtellerault doit signaler les caractéristiques de son foyer à la société Contenur.
Déchets : Grand Châtellerault passe aux bacs pucés
La collectivité de Grand Châtellerault opère des changements dans sa stratégie déchets. Des bacs gris et jaunes sont en cours de…
C'est à cet endroit que sera construit le viaduc de la Vienne. 
Déviation de Lussac - Mazerolles: enfin les travaux!
On a souvent évoqué cet aménagement comme l'Arlésienne. Mais cette fois, on y est. Les travaux de la déviation de la RN147, à la…
Fabriqué de 1984 à 2006, le C15 a été produit à 1 181 471 exemplaires.
Le C15, l'utilitaire des campagnes devenu iconique

Élevé au rang de star des utilitaires du monde rural, le Citroën C15 fête ses 40 ans en ce mois d'octobre 2024. Prisé des…

Reprise de capitaux en bovin viande : les questions à se poser

Avec un tiers des installations, le bovin viande est la production dominante en Deux-Sèvres. Pour les futurs éleveuses et…

La délégation brésilienne a été reçue à Saintes par l'équipe d'enseignants partenaires de cette initiative.
Les jeunes, les acteurs de demain

Le lycée Desclaude a accueilli, à Saintes, une délégation d'enseignants brésiliens, dans le cadre d'un projet alliant les…

Thierry Boudaud, président de la Coop de l'eau, en 2022 à Mauzé.
"Ce jugement est contraire au bon principe de gestion de l'eau"

Le 21 octobre, le tribunal administratif (TA) de Poitiers a rejeté les tierces oppositions, portées par près de 830…

Publicité