Changement climatique: lancement du Varenne de l’eau ce 28 mai
Le gouvernement lance ce 28 mai un «Varenne agricole de l’eau et du changement climatique».
Objectif: «engager une réflexion collective et construire des politiques durables pour la résilience du modèle agricole face aux aléas climatiques».
Trois groupes de travail sont installés, avec une remise des résultats prévue «début 2022», indique-t-on au ministère de l’Agriculture, qui pilote l’initiative avec le ministère de la Transition écologique. Le premier concerne la «gestion conjoncturelle» des crises liées aux aléas climatiques. Il s’agit d’aboutir à «des arbitrages» sur l’assurance récolte et à «un point sur l’évolution éventuelle des gouvernances du CNGRA» ; d’«installer une politique d’anticipation de crise» «en complément des outils existants».
Le deuxième groupe vise à «renforcer la résilience de l’agriculture», en bâtissant un plan d’adaptation régional qui croisera des travaux à l’échelle des filières et des territoires. Le troisième ambitionne d’«accéder à une vision partagée et raisonnée aux ressources en eau».
Quant à la méthode retenue pour ce «Varenne», le ministère demande aux participants de s’appuyer sur la science, l’innovation, en étant à l’écoute des uns et des autres.
FNE et le Réseau action climat déclinent l’invitation ministérielle
France Nature Environnement et le Réseau action climat (Rac) ont décidé de refuser l’invitation du ministère de l’Agriculture à participer au Varenne de l’eau, apprend-on le 27 mai dans un communiqué et auprès de leurs représentants.
Pour FNE, «ce comité du Varenne est monté de toutes pièces, en dehors de tout cadre de concertation déjà existant sur les questions d’eau et d’adaptation au changement climatique».
L’association souligne notamment le travail mené dans le cadre des Assises de l’eau en 2018, ainsi que les échanges réguliers au sein du Comité national de l’eau, des comités de bassin et des commissions locales de l’eau.
«Pour s’adapter au changement climatique, il ne suffira pas de miser sur les retenues, les OGM et les assurances, des changements en profondeur sont nécessaire», souligne de son côté Cyrielle Denhartig, responsable alimentation et agriculture au sein du Réseau action climat.
Alors que les ONG ont claqué la porte du CSO le 22 mai, «c’est la Pac qui devrait aider le secteur agricole à s’adapter au changement climatique», défend Cyrielle Denhartig. Et d’illustrer que la version du PSN (déclinaison française de la Pac) présentée par le ministère n’a pas été assez loin sur la diversification des cultures, «un des principaux leviers pour résister aux aléas climatiques», estime-t-elle.