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Viande bovine
Charger moins et stocker plus pour gagner en autonomie et sécurité fourragère

Les réseaux d’élevage ont travaillé sur l’autonomie et la sécurité des systèmes fourragers en élevages biologique de bovins viande. Cette étude montre qu’il faut avoir un chargement limité autour de 1 UGB /ha de SFP et faire des stocks de sécurité de 250 g à 400 g de matière sèche par UGB.

L’allongement de la période de pâturage permet de réduire les besoins en stocks qui coûtent plus chers.
L’allongement de la période de pâturage permet de réduire les besoins en stocks qui coûtent plus chers.
© DR

L’autonomie fourragère dans les élevages du réseau de bovins viande bio est mesurée en comparant les achats nécessaires à la consommation globale de fourrage par le troupeau. La cohérence du système d’exploitation nécessite d’adapter le chargement au potentiel du sol et aux pratiques de l’éleveur. Il s’agit de produire régulièrement la totalité du fourrage stocké et pâturé, nécessaire à une alimentation correcte du troupeau sans utiliser d’engrais minéraux. Pour les systèmes de la région, le chargement devra se situer autour de 1 à 1,1 UGB par ha de surface fourragère. La présence, à côté, de cultures autoconsommées (céréales, mélanges ou protéagineux) va renforcer le degré d’autonomie et faciliter la complémentation des rations sur stocks. En cas de conversion à l’agriculture biologique, un diagnostic approfondi de la qualité et du potentiel des sols ainsi que des pratiques est indispensable pour bâtir un système adapté, sécurisé, performant et économe.

 

Faire suffisamment de  stocks

Pour viser l’autonomie, il faut prévoir de 45 à 50 ares de stocks distribués par UGB. Ce sont des observations sur dix ans avec des rendements moyens de 3,8 tonnes de MS par ha. Et pour bien sécuriser cette autonomie, il est nécessaire de garder en réserve 15 à 20% du besoin total ou un mois de consommation (325 kg MS par UGB) pour pallier une baisse de rendement. Les élevages qui doivent acheter régulièrement du fourrage pour couvrir leurs besoins ont tout intérêt à sécuriser leur approvisionnement. L’achat de fourrage certifié agrobiologique demande de l’anticipation. Cet achat se déroule souvent en même temps que la réalisation de ses propres foins. Dans certaines régions, l’offre peut s’avérer suffisante. En revanche, dans des zones plus intensives, l’approvisionnement à proximité n’est pas possible. Dans ces secteurs, l’acquisition de l’autonomie doit être une priorité ou se faire à l’aide de fourrages transportés.

L’étude montre également l’intérêt de produire ses concentrés pour compléter les rations à base de foin. Ces concentrés composés de triticale, de mélanges céréaliers et de mélanges céréales protéagineux permettent d’améliorer le niveau énergétique des rations. Ils sont en revanche souvent utilisés juste pour satisfaire les besoins azotés des rations. 

L’introduction de fourrages plus riches en azote (luzerne et trèfle) améliore l’équilibre des rations.

 

Optimiser le pâturage 

Les cultures céréalières, si elles sont présentent, permettent d’ajuster la surface fourragère annuellement en réorientant certaines parcelles. Mais au préalable, il est nécessaire d’assurer une bonne valorisation du pâturage. Elle peut se réaliser selon deux axes : la durée de la période de pâturage et la conduite.

L’allongement de la période de pâturage permet de réduire les besoins en stocks qui coûtent plus chers. Il passe par une mise à l’herbe précoce. Si l’obligation de rentrer quelques lots d’animaux un mois après la mise à l’herbe intervient, l’économie réalisée sur les stocks et le bénéfice du déprimage des parcelles de fauche pèsent beaucoup plus que les inconvénients de cette rentrée. Par contre, il est souvent plus facile de bien valoriser l’herbe d’automne avec les lots de génisses et de vaches taries. Les vaches qui vêlent en fin d’été peuvent également pâturer en septembre et  octobre sur des parcelles proches des bâtiments. Les autres lots prolongent et nettoient les prairies avant de rentrer entre fin novembre et Noël pour les derniers lots. 

Le pâturage tournant (changement de parcelles toutes les semaines) permet une meilleure valorisation de l’ordre de 20 % au printemps et de quelques pour cent en été selon la pousse de l’herbe. Il sera alors plus facile de court-circuiter une parcelle pour la faucher. Par contre, le pâturage continu avec changement de parcelle au-delà du mois, permettra de maintenir globalement les performances. Il est aussi plus simple à conduire.

Enfin le niveau de fertilisation organique, dans le cas d’un hors-sol bio présent sur l’exploitation, permettra d’améliorer le rendement de l’herbe.

 

Réguler les apports de fourrages selon les besoins

Concernant les autres éléments de régulation, la restriction des apports est à limiter à des animaux en bon état qui sont dans une période de faibles besoins. Cela peut s’appliquer temporairement à des vaches taries, à des génisses de plus de 15 mois pour du vêlage à trois ans et à des bœufs qui ont eu des performances soutenues. Par contre dans les phases à besoins élevés, après vêlage, période de reproduction, animaux de moins d’un an ou période de finition, toute limitation des quantités distribuées va se traduire par une forte baisse des performances. Enfin en cas de manque de stocks, la vente d’animaux peut être utilisée comme variable d’ajustement. Le maintien de l’autonomie par la réduction du cheptel ne peut se faire qu’exceptionnellement par la vente d’animaux triés qui ne correspondent pas pour le renouvellement ou la valorisation des bœufs. Ensuite, des pistes efficaces existent pour optimiser le nombre d’UGB en abaissant l’âge au premier vêlage ou en améliorant les intervalles entre vêlages. 

 


Agenda

Pour en savoir plus, deux journées technique et économique sont organisées, dans le cadre du salon Tech and bio, à la ferme de Thorigné d’Anjou les 23 et 24 juin de 9 h à 19 h. Le thème : connaître et échanger sur l’intérêt de techniques alternatives et de l’agriculture biologique, pour les éleveurs en système conventionnel comme en agriculture biologique.


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