Chasse : Comment convaincre les agriculteurs d’aller dans le sens de l’agroécologie ?
«La gestion de l’agroécologie est une question d’équilibre et c’est à nous de savoir où nous voulons mettre le curseur.» (Olivier Thibaut)
Le 7 février dernier, au lycée agricole de Melle, près de 180 personnes ont participé aux débats, réflexions et travaux du colloque organisé par la Fédération Régionale des Chasseurs, la Chambre Régionale d’Agriculture et l’ONCFS.
Après une série de présentations visant à restituer les actions mises en œuvre dans le cadre des différents programmes Agrifaune, IAE et DEPHY ; les discussions se sont animées lors de la table ronde à laquelle participaient notamment Luc Servant (Vice-Président de la Chambre Régionale d’Agriculture), Henri Sabarot (Conseiller Régional), Olivier Thibaut (Directeur de l’ONCFS) et un représentant de la DRAAF.
Chacun aura pu enfin participer aux ateliers thématiques de l’après-midi pour approfondir ses connaissances techniques sur les couverts végétaux, la gestion des bords de champs, les pollinisateurs, la haie…
Dès l’ouverture de cette journée, le décor était planté par un rappel de la demande sociétale identifiée lors des états généraux de l’alimentation : Avoir une nourriture saine produite par une agriculture respectueuse de l’environnement. Et Luc Servant de réagir : «Comment convaincre les agriculteurs d’aller dans le sens de l’agroécologie ?»
Pour avoir des prairies, il faut des vaches. Pour avoir du gibier, il faut du couvert. Pour avoir des couverts et des vaches, il faut de l’agriculture. Et pour avoir de l’agriculture, il faut des revenus ! Qui va prendre en charge les coûts engendrés par la prise en compte de la biodiversité en agriculture ?
Etre prospectif, développer les filières, créer des signes distinctifs de qualité et des logiques de territoires en mettant autour de la table les différentes parties… Convaincre les agriculteurs d’aller dans le sens de l’agroécologie et pour cela, sortir de la contrainte administrative en mettant en avant les effets positifs des aménagements. Il faut des éléments réels, du concret, mettre en œuvre ce qui a été expérimenté notamment dans les réseaux pour savoir ce qui est économiquement viable sur une exploitation agricole.
«L’étincelle de départ, c’est que les agriculteurs ont conscience que le système est en rupture !» a-t-on pu entendre. Il y a un besoin important d’animation aujourd’hui. Pour mettre en œuvre les mesures, il faut s’entourer de professionnels ayant le souhait d’avancer ensemble, d’échanger, de partager. Peu importe si l’on pense différemment pourvu que l’on progresse.