Chasse des oies : Manifestations en vue ?
Les chasseurs de gibier d’eau sont au bord de la crise de nerf, en raison de l’attitude de Nicolas Hulot.
Le sujet sensible de la période de chasse des oies cendrées revient dans l’actualité. Cette espèce migratrice, dont tout le monde s’accorde à dire qu’elle est en bon état de conservation à l’échelle internationale, est particulièrement prisée des chasseurs de la Charente Maritime en ce qu’il a la chance d’être un des rares départements de l’hexagone à être situé sur son axe migratoire, avec la Gironde et les Landes.
Les prélèvements des chasseurs restent tout à fait compatibles avec le droit européen qui a prévu des dérogations pour chasser certaines espèces migratrices en période de migration prénuptiale dès lors que les conditions de chasse sont strictement contrôlées et que les prélèvements sont limités à de petites quantités.
Selon le bilan chiffré issu du traitement des carnets de tonne règlementaires, le tableau de chasse total de la saison en Charente Maritime est par exemple de l’ordre de 600 oies, dont seulement 30 à 40 en février.
Lorsqu’il était en campagne lors des élections présidentielles, Emmanuel Macron avait été sensible à ce sujet en expliquant qu’une nouvelle directive européenne méritait d’être mise en chantier pour permettre de préserver des chasses traditionnelles respectueuses des objectifs de conservation des espèces, et il avait partagé le constat des fédérations des chasseurs du caractère ubuesque de la situation des oies cendrées, dont la chasse était clôturée en France dès le 31 janvier alors que sa destruction par des techniques de gazage était légalisée aux Pays Bas. De plus, contrairement aux allégations de certaines associations naturalistes, les oies prélevées en France ne sont pas uniquement issues d’une sous population de Norvège mais reflètent bien l’ensemble des oies, y compris celles qui font l’objet d’actes de destruction aux Pays Bas.
Marchandage de Nicolas Hulot
Le ministre de tutelle des chasseurs, Nicolas Hulot, a rencontré les représentants de la Fédération nationale des chasseurs (FNC) le 21 décembre dernier et, sur ce sujet, il a proposé un «deal» totalement inacceptable : il a imaginé, pour «ne pas froisser ses amis» (sic) négocier un arrêté ministériel millésimé pour autoriser la chasse des oies en Février (ce que faisaient ses prédécesseurs) en contre- partie de l’interdiction de chasser le grand tétras dans les Pyrénées, de la remise en cause du classement nuisible du renard et des mustélidés, et de l’interdiction de chasse de certains oiseaux limicoles !
En attendant que le Président de la République réponde à la demande d’arbitrage de la FNC, la situation sur le terrain se dégrade. Aux dernière nouvelles, l’ensemble des associations de chasseurs de gibier d’eau de la région Nouvelle Aquitaine a appelé à manifester son mécontentement le 3 février prochain à Rochefort sur Mer si aucune avancée n’est obtenue sur le sujet.
Cette mobilisation, où les chasseurs «mettent leur bonnet rouge», laisse craindre des troubles à l’ordre public. A l’heure où nous mettons sous presse, le silence opposé aux demandes des représentants des fédérations des chasseurs ne fait que cautionner le sentiment d’abandon par les élus de la République ressenti par des chasseurs de migrateurs souvent d’origine rurale et modeste.