« Connaître les gènes qui existent et leurs fonctions »
Étienne Bucher, directeur de recherche à l’Inra d’Angers, a mené des recherches sur le génome de la pomme.
Vous travaillez sur le génome du pommier. Sur quoi portent vos recherches ?
Ce qui nous intéresse le plus, c’est la mémoire des plantes. On cherche à savoir quelles informations peuvent être transmises d’une génération à l’autre d’une plante, mais cela indépendamment du génome et des séquences de l’ADN. Le but est d’améliorer la résistance aux pathogènes pour pouvoir utiliser moins de pesticides, pour produire la même quantité avec des vergers plus petits. Pour cela, il faut connaître quels sont les gènes qui existent dans le génome, quelles sont leurs fonctions pour protéger la plante contre les pathogènes. C’est pour cela qu’on a séquencé le génome entier du pommier. On a décortiqué quasiment la totalité des gènes qui sont présents dans le génome. On en a trouvé 42 000. En comparaison, le génome humain en a 23 000.
Quelles technologies utilisez-vous ?
On a utilisé les technologies les plus modernes, de nouvelles méthodes, de nouvelles machines de séquençage d’ADN qui nous permettent d’avoir de très longs fragments continus d’informations sur la séquence.
Qu’avez-vous découvert ?
On a la liste des gènes qui existent, on a une idée sur leur fonction à peu près. Mais ce qu’on a aussi découvert, c’est qu’il y a cette transmission de mémoire qui peut exister chez les plantes et qui peut influencer par exemple la taille du fruit. C’est un argument très important pour les producteurs de savoir quels sont les gènes qui jouent un rôle dans le contrôle de la taille du fruit.