Coop : Travailler malgré le confinement
Les coopératives sont contraintes de revoir leurs relations avec les adhérents pour préserver la santé de leurs salariés ; mais le télétravail n'est pas toujours possible.
Anticiper plutôt que subir : c'est le choix qu'a fait la Coop de Beurlay. Avant même que les premières mesures officielles ne soient annoncées en France, la direction a songé aux adaptations nécessaires pour permettre la poursuite de l'activité. La prévention, d'abord. « Si on veut durer longtemps, il faut se protéger très vite. On a réfléchi à tous les bons gestes, toutes les bonnes pratiques qu'on pouvait mettre en place », explique Philippe Millon, directeur de la Coop. L'objectif, c'est de limiter les contacts au maximum. Les locaux de la coopérative sont interdits d'accès depuis le début du confinement, et les adhérents ne pénètrent plus dans les magasins où l'activité a été réduite au strict nécessaire grâce à une bonne organisation. « On a deux techniciens qui étaient sur les magasins appros jusqu'à la semaine dernière », indique Philippe Millon. « Aujourd'hui, il n'y a quasiment plus d'adhérents qui viennent, toutes les commandes ont été livrées. L'idée, c'était de les fournir en produits avant le pic de l'épidémie. » À présent, seuls des réapprovisionnements, de volumes moindres, pourraient encore être commandés.
Toutes ces mesures visent à permettre aux agriculteurs adhérents d'exercer leur métier même si le confinement se prolonge, voire se durcit, avec par exemple une fermeture des magasins appros. Elles cherchent aussi à protéger les employés de la coopérative des risques de contamination, pour leur santé mais aussi pour préserver l'activité. « Si on avait des cas de salariés malades, on pourrait être forcés de fermer la coopérative, faute de personnel », s'inquiète Philippe Millon. Par conséquent, l'entreprise s'est mise au télétravail, en ouvrant par exemple son logiciel interne aux connexions à distance. Les techniciens, confinés chez eux, ont heureusement achevé leur tournée hivernale des adhérents et peuvent le plus souvent répondre aux questions par téléphone. « Tout le travail de fond, sur les espèces semées, les traitements adaptés, avait été fait, indique Philippe Millon. À présent, l'adhérent qui a besoin de renseignements sur une mauvaise herbe peut envoyer une photo. »