Rencontre
Coralie a trouvé son bonheur au volant des tracteurs
Pas faite pour l’école, puis rêvant de devenir soigneur animalier, Coralie Babeau a finalement trouvé sa vocation en tant que salariée de travaux des champs dans une ferme céréalière. Une révélation qui a pu se faire grâce aux stages sur le terrain.
Pas faite pour l’école, puis rêvant de devenir soigneur animalier, Coralie Babeau a finalement trouvé sa vocation en tant que salariée de travaux des champs dans une ferme céréalière. Une révélation qui a pu se faire grâce aux stages sur le terrain.
« J’irai où le vent me porte », voilà ce que répondait Coralie Babeau aux professeurs, puis formateurs de MFR, qui s’inquiétaient de son avenir professionnel. La jeune fille de 19 ans a compris tôt qu’elle ne s’épanouirait pas dans le système scolaire, mais pas question pour autant de tout lâcher : « Je sais combien les diplômes, le bac notamment, comptent pour la suite. Et puis quitter l’école, ça peut vite donner mauvaise réputation ».
Elle opte donc pour une 4e découverte à la MFR de Secondigny, une formation qui propose aux élèves plusieurs stages pendant l’année pour les aider à mieux déterminer les domaines qui les intéressent.
Dès lors, Coralie se met une idée en tête et n’en démord plus : devenir soigneur animalier. Elle parvient à faire plusieurs stages à Zoodyssée, et esquive lorsqu’on lui annonce, en 3e, qu’un stage en milieu agricole est obligatoire : « Je suis allée dans une ferme pédagogique, l’élevage ça ne me disait rien ».
Je sais combien les diplômes, le bac notamment, comptent pour la suite. Et puis quitter l’école, ça peut vite donner mauvaise réputation, déclare Coralie Babeau, lucide.
Comprendre grâce au terrain
En 1ere, le stage agricole est à nouveau requis, cette fois à la MFR de Sansais (Marais Poitevin). Coralie le passe en élevage caprin, expérience qui ne lui plaît pas. En terminale, rebelote : stage – et long en plus – obligatoire en milieu agricole. Là, Coralie devient alternante dans une ferme céréalière, avec un élevage de Charolaises, en Charente-Maritime.
Toujours aussi peu à l’aise avec les cours de son bac CGEA, elle se découvre un intérêt inattendu pour les travaux agricoles. Une expérience de terrain qui lui permet finalement de mieux comprendre les savoirs théoriques – d’agronomie par exemple – vus à la MFR : « Je voyais enfin concrètement, sur le terrain, ce que ça voulait dire », déclare-t-elle.
A l’issue de son cursus, Coralie décroche son bac sur le fil… Et frappe tout de suite à la porte de céréaliers cherchant des bras pour les moissons. « J’y suis allée au culot, et j’ai été embauchée tout de suite. Mon maître de stage m’a recommandée auprès de ses voisins et il n’hésitait pas, sur mes temps de loisirs, à prendre le temps de m’apprendre les manœuvres et gestes techniques que je ne maîtrisais pas encore ».
Je voyais enfin concrètement, sur le terrain, ce que voulaient dire mes cours.
Esprit de famille et indépendance
Être une femme, et pas de très grande taille en plus, n’a pas posé de barrière à Coralie Babeau. La jeune passionnée est têtue et débrouillarde : « Il m’est arrivé d’avoir à me désembourber et je galère parfois pour reculer les machines, mais je finis toujours par y arriver. Et puis le matériel est de plus en plus moderne ».
Elle sait pouvoir compter aussi sur l’esprit de solidarité qu’elle a rencontré à la ferme : « C’est différent du zoo, plus familial ». Pour rien au monde, Coralie ne souhaite changer de voie. « Au volant des machines, je suis tranquille, au grand air. J’observe beaucoup aussi pour savoir où en est la terre, la plante », ajoute celle qui avoue sa préférence à travailler les terres de Marais : « elles peuvent vite inonder ou, au contraire, sécher. Il faut trouver le bon moment pour y aller, c’est un challenge en plus ».
Coralie a gagné l’indépendance. C’est l’une des premières de son bac à être entrée dans la vie professionnelle, dans un secteur où les offres d’emploi ne manquent pas. Quant au bac, elle n’en a pas besoin pour l’instant, « mais on ne sait jamais, j’ai des projets pour beaucoup plus tard », conclut-elle avec le sourire.