Cordouan : Ce phare, une pure Merveille
23 000 personnes foulent chaque année ce phare hors normes, majestueux, trônant dans l’estuaire girondin, rêvant de devenir prochainement Merveille du monde.
23 000 personnes foulent chaque année ce phare hors normes, majestueux, trônant dans l’estuaire girondin, rêvant de devenir prochainement Merveille du monde.
Les qualificatifs ne peuvent que traduire sa beauté. Le ‘‘Versailles’’ des phares est en passe d’avoir une renommée mondiale pour peu qu’il passe avec brio les ‘‘examens’’ pour être inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco. Certes, il est le seul phare français en mer habité par des gardiens… et ouvert au public. Certes, il est ouvert aux visites 7 mois de l’année. Certes, il fait 67,5 m de haut. Certes, on le voit à 19 miles nautiques. Certes, il a 301 marches… Mais tout cela suffit-il pour faire une inscription à l’Unesco ? Françoise de Roffignac, actuelle présidente du SMIDDEST, en convient. Elle connaît le phare mieux que quiconque et veut croire en ses possibilités de décrocher la timbale au début de l’été prochain en Chine. Depuis 2016, une équipe d’élus et de passionnés s’est prise de dynamique pour cette inscription. L’annonce qu’il sera le seul « candidat » français en 2020 les conforte. C’est un phare charentais-maritime, mais qui appartient à l’État. Chaque année, le Département embellit façade, murs et intérieur. La toiture a été étanchéifiée entre 2013 et 2015, en même temps que les boiseries intérieures. Depuis cette date, c’est la partie basse qui a fait l’objet de toutes les attentions. Cette année, on rénove le fût (la chapelle, le vestibule, les appartements du roi : 6 M€ au total, à moitié payés par l’État, le reste par tiers entre la Gironde, la Charente-Maritime et la région.
« Le dossier est actuellement examiné par le comité du patrimoine mondial », souligne Françoise de Roffignac qui, sollicitée, répond à toutes les attentes ou les demandes techniques de ce comité et s’attend à une prochaine visite d’expert(s). Au-delà de cette ‘‘mécanique’’ maintenant enclenchée, la démarche est exemplaire. Car toutes les collectivités de part et d’autre de la Gironde se mobilisent, tout comme l’association mondiale de la signalisation maritime, celle des phares de France. Le comité de soutien a récolté 10 000 signatures et lancé un hashtag #unescocordouan.
Présenté comme le « chef-d’œuvre du génie créateur humain », le phare collectionne les prouesses techniques et les innovations au fil des siècles. Aujourd’hui, comparé au mythique phare perdu d’Alexandrie, Cordouan peut devenir une merveille du monde. Pour ce faire, un périmètre va être déterminé autour de lui de la pointe de la Coubre à la plage des Nonnes, de l’avant du port du Verdon à la plage du Gurp en Gironde jusqu’à la limite des eaux territoriales. Tout cela sera aussi assorti d’un « plan de gestion » du « bien » où l’historique a son importance autant que la maîtrise du développement et de l’accès touristique. Sa renommée mondiale future pourrait ainsi copier la notoriété d’autres sites tous proches : Fort Boyard et la citadelle de Blaye. « Mais il n’est nullement question de l’utiliser comme plateau de télévision ! » ironise Françoise de Roffignac.