Poitou Lapins
Création de partenariats performants avec l’amont et l’aval
Le groupement de producteurs vient de traverser deux années difficiles. 2009 est encore largement déficitaire. Mais les choix politiques assumés devraient permettre, en 2010, de retrouver un résultat positif.
Sorti d’Unilap, Poitou Lapins n’envisage pas pour autant de faire cavalier seul. La coopérative et ses 109 élevages voient dans les partenariats avec l’amont et l’aval de la filière le moyen d’améliorer la marge nette dans les fermes. En 2010, c’est avec les firmes d’aliments, le centre d’insémination, les vétérinaires et les abattoirs que les producteurs veulent construire leur avenir. Ce travail en commun peut prendre différentes formes : l’audit d’élevage, par une vue globale de l’outil, permettra d’identifier les points qui doivent être travaillés en priorité. La diffusion des résultats des programmes de recherche conduits par les fabricants d’aliments contribuera à une amélioration des performances techniques. L’engagement des acheteurs sur un prix garanti doit contribuer au retour de la confiance. « Au sein de l’interprofession, un socle de base a été négocié à 1,604 euro par kilo. Du point de vue des éleveurs, celui-ci peut sembler insuffisant. Mais, c’est une base, un repère. Les exploitants ne naviguent plus à vue », défend Serge Lefevre, président de Poitou Lapins.
Sous le regard critique et indépendant des quatre techniciens de la coopérative, éleveurs et fournisseurs vont dans l’année à venir s’engager sur la voie de la performance. À l’appréciation des résultats technico-économiques des adhérents en 2009, les adhérents de Poitou Lapins ont amorcé le virage (lire encadré). « Ce chemin est le seul à ouvrir un avenir », selon l’élu professionnel contraint ces dernières années à appliquer à Poitou Lapins la rigueur qui s’impose aux producteurs. Le résultat financier de l’exercice 2009 détaillé en assemblée générale mardi 15 juin à Largeasse est encore fortement déficitaire.
« 2008 l’était également », rappelle Serge Lefevre avant de confirmer que les fonds propres du groupement ne permettront pas indéfiniment d’absorber les pertes. Le prévisionnel 2010 est calé sur un bénéfice de l’ordre de 50 000 à 100 000 euros. Un chiffre ambitieux après deux années de déficits à hauteur de 177 000 euros et 491 000 euros. Ambitieux mais réaliste, certifie l’administrateur. « En 2009, Poitou Lapins a cumulé des charges exceptionnelles malheureuses. Les choix politiques devraient contribuer à un rétablissement de la situation. » La tentative d’union avec Terrena aura coûté 142 000 euros au groupement en 2009. Une créance de 150 000 euros n’a pas été honorée par l’abattoir Lapins Meyer, de Chef Boutonne. L’accompagnement financier des neuf arrêts d’élevage finalement supporté par Poitou Lapins constitue un fait unique.
Résultats 2009
Dans un contexte conjoncturel tendu pour l’ensemble de la filière, les résultats technico-économiques des adhérents de Poitou Lapins sont en progression. D’une part, le nombre de kilos valorisés par insémination artificielle augmente de 354 grammes pour atteindre 15,268 kg/IA. D’autre part, la marge brute est en 2009 de 9,610 euros par IA soit une augmentation de 18% par rapport à 2008 (8,190 euros/IA)