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Récolte
Dans la plaine de Thouars, les céréaliers rêvent d’une année moyenne

Depuis dix jours, les agriculteurs battent les céréales sans relâche. La sécheresse des derniers mois a entamé les rendements.

« Les 300 à 350 millimètres reçus entre janvier et juin 2009 étaient insuffisants, commente  Christian. Mais que dire des 200 millimètres relevés ces six derniers mois. »
« Les 300 à 350 millimètres reçus entre janvier et juin 2009 étaient insuffisants, commente Christian. Mais que dire des 200 millimètres relevés ces six derniers mois. »
© DR

Les associés du GAEC Les Trois Frères sont les premiers à « taper » dans les blés. A Leugny, plaine de Oiron, ce 7 juillet, les moissonneuses-batteuses avalent majoritairement les surfaces de colza. Sur les bascules des coopératives et négoces, les premières pesées ne sont pas annonciatrices de bonnes nouvelles. Christian David lâche quelques chiffres : « 20 q en colza, 40 à 50 q en orge, 35 q sur la parcelle juste récoltée de blé Galibier ». En quantité, 2010 sera une « mauvaise année », juge le président cantonal de Thouars. « La longueur de l’hiver, les froids qui fin mars empêchaient les blés de taler, le manque de chaleur et d’eau fin mai-début juin n’ont pas permis la bonne pollinisation des colzas ainsi que le développement des grains de blé et notamment sur les variétés précoces. » 

Lancés aux alentours du 6 juillet, les battages dans la plaine de Thouars se poursuivront pendant dix bons jours « si le temps ne vire pas à la pluie ». Dans la perspective d’une météo à l’image des six premiers mois de l’année, le risque est faible de voir la récolte perturbée par les précipitations. Effectivement, ce début juillet 2010, les céréaliers regretteraient presque l’année 2009 pourtant inhabituellement sèche.

« Les 300 à 350 millimètres reçus entre janvier et juin 2009 étaient insuffisants, commente  Christian. Mais que dire des 200 millimètres relevés ces six derniers mois. » 2010 est une année « coriace », « dans la lignée de 76 », qualifie Christian David fixant ses mains des yeux. Avec un doigt, il gratte l’épi juste prélevé dans le champ. Il souffle légèrement pour faire partir la balle. Sa paume reste désespérément vide. « Entre Brie, Pas-de-Jeu, Saint-Léger-de-Bontbrun et Bilazais, nous limitons les investissements sur les cultures. Le potentiel de ces terres séchantes est très faible. » 

Cette année, les associés, via un contrat sur la variété Galibier, ont joué la carte de la sécurité. « Cette variété est précoce et adaptée aux petites terres. Avec 35 q, on sera juste à équilibre des comptes. Ce n’est pas terrible, regrette-il. Mais, il faut se dire qu’en pareille année, avec un blé tendre classique, nous aurions mangé de l’argent. » Les premiers résultats sur la qualité leur laissent quelques espoirs. La brume, le peu d’eau et l’absence de forte chaleur sur juin « auront aidé le grain à bien se nourrir ». « Bellanné nous annonce 81 de poids spécifique. Dans quelques jours, nous connaîtrons la teneur en protéines. Si l’on obtient 12 ou 13, l’année se tiendra à peu près. » 

A Leugny, les frères associés ont appris à gérer avec discernement. « Sur dix ans, explique Christian, nous avons deux à trois années de sécheresse, au mieux une bonne année et cinq à six années moyennes. » Pour préserver leur revenu, Christian, Bernard et Gérard investissent modestement, « dans du matériel âgé de deux ou trois ans ». Prudence est mère de sûreté. 

 


Grande hétérogénéité des rendements dans tout le département

Ce vendredi 9 juillet, tout n’était pas encore battu dans la zone d’activité de Coréa. Pourtant, pour Alain Guiberteau, cette année, les rendements seront inférieurs à la moyenne des dix dernières années. Un hiver froid, un printemps sec, un gel tardif ont pesé sur les rendements du colza victime par ailleurs d’attaques d’insectes : « Entre 10 q et 25 q ». Pour les orges la fourchette va de 30 q à 70 q, « mais plutôt autour de 40 q ». 

« Cela fait quinze quintaux de moins qu’en 2009. » Pour les blés, les rendements s’étalent de 30 q à 70 q, voire 30 q à 50 q en petites terres. Cette grande hétérogénéité des rendements est également constatée pour les pois : entre 15 q et 45 q. Par contre souligne le technicien, plus on va vers le nord de la Charente, « plus les rendements sont proches de la normale ». 

Dans le nord des Deux-Sèvres, les rendements de l’orge sont eux aussi variables. Avec une moyenne de 55 q, cela fait 3 à 4 q de moins qu’en 2009, avec des écarts de 30 q à 80 q. Idem pour les colzas,  dont les rendements dans l’ensemble « ne sont pas extraordinaires », mais avec parfois de très bons résultats, a pu constater Claude Roy, de Terrena. Pour les blés, il faut attendre la fin du mois, mais « les premiers résultats sont plutôt bons, même si l’année ne sera pas extraordinaire », de l’ordre de 65 q à 70 q en moyenne, avec de bons poids spécifiques. Mais là aussi, il s’attend à une grande hétérogénéité des rendements. Ceux du blé dur seraient eux « très corrects ». 

G.R.

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