De la terre, du fumier et des pneus bloquent dix GMS
Dans la nuit du 24 au 25 juin, les Jeunes Agriculteurs des Deux-Sèvres ont lancé un signal d'appel au partage des marges entre producteurs, toutes productions confondues, transformateurs et distributeurs.
Comme ils le laissaient entendre dans la journée du 24 juin, les Jeunes Agriculteurs sont passés à l'action dans la nuit. À Niort - Chauray, Saint-Maixent, Melle, Coulonges, Champdeniers, Nueil-les-Aubiers, de la terre, du fumier, des pneus, ou encore des branchages ont été déversés pour bloquer les accès aux quais de livraison de dix grandes surfaces (*).
Une semaine après le mouvement national, à l'initiative des producteurs de viande bovine, les JA ont lancé un appel aux distributeurs « dont les marges sont confortées au détriment de celles des éleveurs ». « Une opération toutes productions », souligne Julien Chartier, président de JA 79.
« Des engagements ont été pris la semaine dernière par la grande distribution, les abatteurs et les transformateurs », rappelle-t-il, mais « on constate déjà que ces engagements ne sont pas respectés par tous », fait-il remarquer, reprenant des tracts laissés cette nuit : « les GMS tuent l'élevage », « Partagez vos marges », « La guerre des prix en GMS conduit à la perte des éleveurs ».
Les Jeunes Agricuteurs soulignent que les filières animales se trouvent dans une situation « alarmante ». Ils veulent « du concret » et « que l'on arrête les effets d'annonce ». « Pour l'instant, les transformateurs ne sont pas visés », poursuit Julien Chartier. Même si en allant déverser de la terre et des pneus devant le Super U de Champdeniers, les départs de marchandises à la laiterie de Terra Lacta ont, eux aussi, été visés.
(*) Les GMS visées : Géant à Chauray, Leclerc et Lidl à Saint-Maixent, Aldi, Intermarché, Super U et Leader Price à Melle, Super U à Coulonges-sur-l'Autize, Super U à Champdeniers, Intermarché à Nueil-les-Aubiers
JA national veut des actes
Les mobilisations initiées depuis le 21 juin par Jeunes Agriculteurs dans le Grand Ouest, en Poitou-Charentes, en Franche-Comté et en Picardie sur les sites de grandes surfaces, abattoirs et laiteries risquent de perdurer « jusqu’à ce que les engagements promis soient traduits par les faits », note JA dans un communiqué du 25 juin.
Le syndicat demande le développement de la contractualisation, notamment dans les filières animales, pour une visibilité économique que ne permet pas aujourd’hui la chute des prix. « Par ailleurs, l’Etat doit se porter garant de cet équilibre commercial et doit pouvoir sanctionner les comportements abusifs et destructeurs », rappelle JA qui aimerait voir appliquer la loi Hamon en ce sens. Les jeunes agriculteurs souhaitent aussi une « mise en avant systématique de l’origine France sur tous les produits alimentaires ». « Nous avons aujourd’hui besoin d’actes, sans quoi de nombreuses exploitations ne finiront pas l’année », alerte Florent Dornier, secrétaire général de JA.