De l’intérêt de la culture du lin
Le lin présente de nombreux atouts. Démonstration à Assais-les-Jumeaux, à l’Earl Belle Touche.
Dans le cadre du programme Re-Sources du bassin des Sources de Seneuil, une dizaine de personnes a prêté une oreille attentive à la présentation sur la culture du lin faite par Gilbert Sigogneau de l’Earl Belle Touche ; Mickaël Boidron, de Terrena Poitou et d’Elodie Tourton, de Terres Inovia.
Pour Gilbert Sigogneau, la culture du lin présente deux atouts pour son exploitation : la diversification de l’assolement et la suppression du ray-grass. Cependant, l’IFT important qu’exige cette culture et la question de la valorisation de la paille sont des freins pour l’agriculteur.
Et Mickaël Boidron d’expliquer que Terrena réfléchit à un projet de récupération des pailles : « Une usine a été mise en place à Ingrandes-sur-Vienne près de Châtellerault pour la valorisation des graines. L’extrudeur permet de tirer un maximum de matière grasse et de l’inclure à l’alimentation animale ».
Le lin a succédé au colza
La parcelle de Gilbert est arrivée au bout de ses capacités à accueillir le colza. De nombreuses mauvaises herbes résistantes revenaient tous les ans. Terrena a développé des ITK pour le lin en partenariat avec le Cetiom. Des faux semis ont été réalisés pour faire remonter le ray-grass. Le semis a été fait au 25 septembre avec une densité de 25kg/ha. Il doit se faire sur un sol bien tassé car la graine est de très petite taille. La variété de lin a été choisie pour sa résistance au froid, son maintien et sa bonne teneur en oméga 3. Plusieurs stades sont importants, le lin est gourmand en oligo-éléments, surtout en zinc, l’apport est donc essentiel. Un fongicide de prévention contre la kebatiellose doit être apporté ainsi qu’un anti-dicots à l’automne. La fertilisation est guidée avec le plan de fumure : entre 50 et 100 UN sont nécessaires en apports fractionnés. La récolte doit être faite sous une forte chaleur.
Les atouts du lin d’hiver
« Le lin d’hiver est une sélection de lin de printemps résistant au froid soit de -11°C à -17°C, a expliqué Elodie Tourton. Contrairement au lin de printemps ces variétés sont adaptées au stress hydrique et la floraison est avancée d’un mois. C’est une bonne tête d’assolement peu exigeante en phosphore et potasse : 30 U pour chacun d’entre eux. Néanmoins les effluents ne peuvent être valorisés en tête de rotation. » A noter également que le lin est peu sensible aux ravageurs, seuls les campagnols peuvent poser soucis.
Concernant les apports d’azote, il faut faire attention au risque de brûlure de la plante avec les solutions. Le choix de la parcelle est important. La date de retour du lin dans la rotation est de six ans. Enfin, les normes pour la récolte sont de 9% d’humidité et 2% d’impureté.