De nouveaux bâtiments pour un confort de travail accru
Loïc Avrard, jeune agriculteur de Saint-Jean-de-Liversay, a gardé les murs d’un vieux bâtiment pour en faire un neuf. Il va aussi en construire un autre. Le point commun sera le photovoltaïque.
Lorsqu’on arrive au lieu-dit «La Renaude», chez Loïc Avrard, à Saint-Jean-de-Liversay, on remarque de suite l’harmonisation entre la maison jouxtant le bâtiment et le bâtiment lui-même. «J’ai fait le choix de faire du neuf avec du vieux» lance le jeune agriculteur, installé depuis début 2017, sur l’exploitation familiale, avec un cheptel de 130 Blondes d’Aquitaine et 138 ha en cultures, prairies naturelles.
Un gain de place
D’un côté, la tôle donne un aspect bois, se mariant très bien avec les vieilles pierres de la maison et de la grange ; de l’autre côté, la tôle, de couleur verte, se fond ainsi dans le paysage. Ce qui permet une délimitation entre la maison et la ferme. «Au départ, c’est une vieille grange de 200 ans. L’hiver dernier, j’ai décidé de la démonter, d’enlever tout ce qu’il y avait à l’intérieur. La toiture datait de l’installation de mon père, François, il y a plus de 30 ans. C’étaient des tuiles. Donc pas de problèmes d’amiante» raconte le jeune homme. Il a fait appel à l’entreprise Gauriau, basée en Vendée, «elle s’adapte à l’existant. Les ouvriers ont monté le bâtiment en deux semaines, en avril. Pour la toiture, tout est pris d’un seul tenant. Le côté sud aura du photovoltaïque.» In fine, il s’agit de stocker du fourrage et d’y mettre la vingtaine de génisses l’hiver. Ce nouveau bâtiment de 18 m x 16 m est attenant à un autre bâtiment. «Je manquais de place pour mes animaux.» Au fil de la visite, il explique que là il souhaite installer des cases à vêlage, là une barrière, afin que «cela soit pratique». Sur l’exploitation, les vêlages se déroulent d’août jusqu’à début octobre. C’est parfois «tendu» côté place, à raison de 60 vêlages par an. De plus, le stockage du fourrage était problématique. Ici, il sera tout regroupé. L’hiver, Loïc Avrard doit faire 3 kms pour aller le chercher, à raison de plusieurs allers-retours par semaine pour la paille et le foin. «Jusqu’à présent, c’est brasser pour brasser du fourrage. Je vais gagner en temps, en gazole, en fatigue» dit-il en souriant. Reste maintenant à s’occuper du sol et à réaliser l’aménagement tubulaire. Le coût du projet s’élève à33 500 E HT. «À cela s’ajoutent 4 000 E HT de béton et plus de 3 000 E pour l’électricité et les tubulaires. Le jeune agriculteur va bénéficier d’une subvention PCAE (plan pour la compétitivité et l’adaptation des exploitations agricoles) de 9 700 Euros.
Une toiture tout photovoltaïque
La dynamique enclenchée ne s’arrête pas là : un autre bâtiment (27 m x 20 m) va sortir de terre dans les prochains mois. Il servira à stocker du foin, de la paille, du blé, du maïs broyé pour l’alimentation des animaux. Loïc Avrard compte aussi installer un petit parc pour peser les animaux. «Celui-ci aura une toiture photovoltaïque, mono-pente de 4 m de haut en bas de pente et 8 m en haut de pente, avec 370 capteurs photovoltaïques. Je vais utiliser les pierres de la vieille grange pour faire le terrassement du bâtiment photovoltaïque. Pour le financement, l’idée était de le réaliser à condition qu’il y ait une rentrée d’argent. J’ai fait réaliser une étude préalable afin que cela paie l’annuité pendant 15 ans. Mon frère travaille dans une banque. Il voit de temps à autre ce type de projet. Il m’a conseillé.» Le prix de vente du kilowatt est de 11 cts, soit13 000 E par an de vente d’électricité. Le coût de cet autre projet est de 80 000 E. Pour le raccordement, le transformateur est situé à quelques mètres de la propriété privée. «C’est une aubaine. Le coût du raccordement est moindre, de l’ordre de 12 à 13 000 euros. Sinon, il aurait coûté beaucoup plus et cela n’aurait pas été rentable» concède-t-il.
Là aussi, il va déposer une demande de PCAE «mais il faut d’abord que ma demande d’acompte pour le premier bâtiment soit renvoyée». Il espère une aide de 14 000 E. Loïc Avrard reconnaît que sans les aides PCAE et la rentabilité du photovoltaïque, il n’aurait pas mené le projet de deux bâtiments mais d’un seul. Sa jeunesse l’amène à investir, mais pas à n’importe quel prix ni sur tout. «L’investissement dans les bâtiments ne perd pas en valeur. Ils seront toujours là dans 10 ans. Contrairement à du matériel.» On peut être jeune et savoir raison garder.