AFDI
Découvrir le Togo, « une bonne leçon de vie et d’humilité »
L’association Agriculteurs français et développement international (Afdi) noue des partenariats avec des pays du Sud pour des échanges sur l’agriculture. Fin novembre, la branche deux-sévrienne de l’association est partie à la rencontre des agriculteurs togolais.
L’association Agriculteurs français et développement international (Afdi) noue des partenariats avec des pays du Sud pour des échanges sur l’agriculture. Fin novembre, la branche deux-sévrienne de l’association est partie à la rencontre des agriculteurs togolais.
Du 28 novembre au 7 décembre, sept agriculteurs des Deux-Sèvres (représentants des JA, de la Fnsea, de la chambre d’agriculture et de la MSA) ont découvert l’agriculture togolaise, dans le cadre d’un partenariat noué de longue date entre l’Afdi 79 et l’UAR-P, l’union des agriculteurs de la région.
Le voyage, reporté maintes fois en raison du Covid-19, a marqué durablement Benoît Vignaud, polyculteur-éleveur à Plaine-d’Argenson : « Les bases de la coopération, les agriculteurs togolais l’ont vraiment. Ils font des caisses de solidarité pour s’équiper, ils multiplient les petites coopératives dans les villages pour créer des filières, notamment pour transformer le soja, le maïs ou encore l’igname à destination de l’alimentation humaine. Ils peuvent faire des kilomètres pour avoir de l’eau potable, et ne se plaignent pas. C’est une leçon de vie et d’humilité ».
Des paysans relais
L’Afdi est engagée, depuis plusieurs années, dans un échange avec les agriculteurs togolais autour des questions de gouvernance de leurs organisations. Ainsi, l’émergence de comités régionaux, pour faire le lien entre l’organisation agricole nationale (la CTOP) et le terrain est en cours.
« Nous soutenons aussi le financement de 25 paysans relais qui apportent la connaissance des quatre techniciens agricoles du pays jusque dans les villages, explique Michel Guionnet, le président de l’Afdi 79. Nous veillons à ce que ce financement soit tripartite, émanant aussi de l’UAR-P et des organisations villageoises elles-mêmes. Il est important de cultiver l’autonomie sur place, ou encore les échanges Sud-Sud comme c’est le cas entre ces femmes togolaises et béninoises qui vont se rencontrer bientôt pour évoquer leurs systèmes autour de la transformation du fonio (graine minuscule entrant dans la préparation du couscous) ».
Beaucoup d’eau, mal répartie
Au cours de leur périple, les membres de l’Afdi 79 ont découvert, en vrac : la culture de palmiers, l’élevage de zébus, la culture et transformation du maïs, igname, fonio… « La culture du coton baisse quand celle des noix de cajou et soja augmente », a observé Michel Guionnet. Le président deux-sévrien tient à souligner un projet mis en place avec des fonds de plusieurs ONG (autres que l’Afdi) : la mise en place de rizières sur près de 500 ha nationalement, dans l’optique de valoriser les bas de champs inondés.
« Il y a de l’eau au Togo, plus que chez nous. Ils ont eu 1500 ml cette année, mais elle est mal répartie et sans matière organique ni argile, les terres ne la retiennent pas », ajoute Michel Guionnet. Quant aux tracteurs, il n’y en a pas, tout se fait à la houe.
Les projets pour rendre cette agriculture vivrière plus viable ne manquent pas. Et, au soulagement de Michel Guionnet, le flambeau de l’Afdi 79 semble sur une bonne voie pour être repris, les membres du voyage de cette année ne cachant pas leur volonté de s’investir plus à l’avenir dans l’association.