Élections
Départementales : les projets des candidats pour la ferme Deux-Sèvres
La Fnsea et les Jeunes agriculteurs des Deux-Sèvres ont convié, mercredi 9 juin, les candidats aux élections départementales pour un temps d’échanges et de débats sur l’agriculture.
La Fnsea et les Jeunes agriculteurs des Deux-Sèvres ont convié, mercredi 9 juin, les candidats aux élections départementales pour un temps d’échanges et de débats sur l’agriculture.
Une salle de conférence improvisée dans un séchoir à foins, avec une odeur entêtante de luzerne fraîche. C’est dans ce cadre, à la ferme de Chiloup (La Chapelle Bâton), que Grégory Nivelle et Thomas Gaillard, présidents respectifs de la Fnsea et des JA 79, avaient donné rendez-vous aux candidats aux élections départementales, mercredi 9 juin.
L’objectif de la rencontre : questionner les (potentiels) futurs élus sur leur programme en lien avec l’agriculture, en ciblant les compétences précises du département. Sur les sept listes en lice, quatre candidats étaient présents : Coralie Desnoues (Union Deux-Sèvres), Julien Le Guet (Il est temps), Pascal Bironneau (Engagé.e.s pour les Deux-Sèvres) et Guy Moreau (Deux-Sèvres en transition).
Consensus sur la souveraineté alimentaire
Interrogés sur le Projet Alimentaire de Territoire (PAT) par Jean-Marc Renaudeau, vice-président de la Fnsea, les candidats ont tous souligné l’importance de la relocalisation de la production. Des outils de transformation (conserverie, légumerie, unité de surgélation) sont essentiels pour accompagner le développement du circuit court. Recenser les producteurs sur le territoire était déjà la tâche de la mandature actuelle, que les uns et les autres assurent poursuivre.
Les divergences émergent dans le détail : quand Coralie Desnoues rappelle que l’agriculture conventionnelle a aussi sa place, tous les habitants ne pouvant s’offrir de la viande à 23€/kg, Julien Le Guet promet qu’un département « Il est temps » paiera la viande au juste prix. Avec l’objectif de sortir des pesticides en 2030, il garantit que la diminution de la productivité induite sera compensée par une consommation locale à plus forte valeur ajoutée. Sa liste propose de recréer un site de fabrication de pâtes, comme autrefois Panzani à Parthenay.
Pour Pascal Bironneau et Guy Moreau, le PAT ne se limite pas à l’alimentaire, il doit inclure de la formation, celle des agents, mais aussi des agriculteurs pour répondre aux marchés publics. Guy Moreau promet d’atteindre 20 % de bio et 50 % de local dans les cantines des collèges d’ici 2023.
Des incitations pour changer de système
Transition agroécologique et plan climat sont revenus en leitmotiv au cours du débat, si bien que Thomas Gaillard a fini par leur demander comment ils comptent accompagner cette transition. Coralie Desnoues relève à juste titre que le département ne pourra pas leur octroyer des aides directes comme l’Europe, seulement valoriser leur production. Guy Moreau propose une convention avec la région Nouvelle-Aquitaine, financeur important du secteur, pour accompagner les agriculteurs.
Les désaccords avec la profession agricole vont se concentrer sur la question de l’eau. Les candidats se montrent tous favorables à l’irrigation. Pour Julien Le Guet et Pascal Bironneau, pomper les nappes phréatiques n’est pas une option envisageable, tandis que Guy Moreau critique l’absence de consultation citoyenne pour le projet des réserves « subventionné à 70 % par les aides publiques ».
Ils relèvent la mauvaise qualité de l’eau potable, « polluée aux nitrates » rappelle Guy Moreau, qui « oblige le département à en importer 7 % », précise Julien Le Guet. Coralie Desnoues remercie en revanche les agriculteurs pour leur travail de protection sur les points de captage.
Les candidats ont remercié les syndicats pour cette invitation, qui a permis un échange serein.
Je souhaite que vous n’oubliez pas que nous sommes dans un département très rural et très agricole, conclut Grégory Nivelle. N’oubliez pas l’agriculture, sinon on vous la rappellera » !