Dernière chance
Les scientifiques du Giec sont des optimistes. Au-delà du constat glaçant sur le dérèglement climatique en cours, leur dernier rapport rappelle que l’humanité peut encore contenir l’emballement. Dans leur scénario le plus confiant, les experts estiment possible d’inverser la courbe des températures à moyen terme, après un pic à +1,6 °C (par rapport à l’ère pré-industrielle).
Mais ils sont aussi et avant tout réalistes. Renverser la vapeur supposera un effort mondial sans précédent pour atteindre la neutralité carbone en 2050. D’une part, il faudra réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre, méthane y compris. D’autre part, il faudra développer le stockage de carbone, car les puits naturels des forêts et océans ne peuvent capter que la moitié des émissions actuelles. Et, quels que soient les efforts consentis, un réchauffement de +1,5 °C est d’ores et déjà acquis.
C’est dire la pression sur les dirigeants mondiaux à la veille de la Cop26, en novembre à Glasgow. Ce rendez-vous est bien la dernière chance pour la communauté internationale de respecter l’objectif de l’accord de Paris 2009 : limiter le réchauffement à +2 °C.
À travers son Pacte vert et sa stratégie climatique, l’Europe se pose en leader avec un objectif de neutralité carbone en 2050. Mais les discussions risquent, une nouvelle fois, de buter sur l’épineuse question du financement des efforts. En particulier en Inde et au Brésil, deux importants émetteurs, mais aussi deux puissances éreintées financièrement par la pandémie de Covid-19.