Des revenus structurellement faibles et sans progression pour la viande bovine
En 2015, la Pac a souvent eu plus d’impact que l’évolution des prix du marché et des charges. L’absence de perspectives plombe les résultats.
L’année 2015 a été marquée par une crise de l’élevage qui se poursuit actuellement en raison de l’absence de perspectives intéressantes. Cette crise est matérialisée par des revenus structurellement faibles et une absence de progression. Plusieurs facteurs permettent de l’expliquer. Les charges reculent sensiblement, sous l’influence de la baisse du prix du carburant, mais les produits issus de la vente d’animaux gras sont en léger repli. C’est souvent les aides liées à la Pac qui déterminent le sens de l’évolution des résultats en 2015. Les systèmes extensifs bénéficient d’un petit plus quand les plus intensifs sont pénalisés.
Entamé fin 2013, le reflux des charges s’est poursuivi en 2015 mais les économies engendrées par cette baisse demeurent limitées. Si le prix du concentré recule timidement (- 4 %), les charges liées à la SFP sont stables, tout comme les charges de structure.
Une baisse modérée des charges
Sur le plan des prix des bovins, l’année 2015 est marquée par une relative stabilité des cours du marché, voire une légère baisse. Le rebond pendant l’été n’a pas suffi à compenser les baisses de début et de fin d’année. Pour les vaches charolaises notamment, l’érosion est structurelle, en lien avec le pouvoir d’achat des ménages de classe moyenne.
Relative stabilité des prix
Côté haut de gamme, après une année 2014 dynamique, l’érosion est plus marquée, notamment sur le second semestre avec une baisse en AOP maine-anjou et blonde (jusqu'à -10 centimes/mois). Seule la parthenaise résiste. Pour le jeune bovin, la tendance est à la stabilité. Enfin, le broutard s’en tire un peu mieux, dopé notamment par le marché turc jusqu’à la mi-septembre.
Comme les années passées, les résultats 2015 sont chiffrés à système technique constant en
intégrant l’évolution des prix des produits (vente des animaux et végétaux), des matières premières et des aides couplées et découplées perçues pour l’année. Les charges sont réactualisées en fonction de l’évolution des indices Insee complétées des observations effectuées dans les exploitations des réseaux d’élevage.
Les résultats détaillés sont donnés pour trois systèmes charolais naisseur et naisseur-engraisseur qui sont les plus représentatifs, et un système engraisseur. Ces systèmes permettent de faire vivre un ménage de 1 à 1,3 UMO. Le naisseur intensif, avec un chargement de 1,6 UGB/ha de SFP réalise 70 vêlages sur 70 ha, il engraisse les femelles et vend les mâles en broutards. Le naisseur engraisseur semi-intensif, avec un chargement de 1,6 UGB/ha de SFP possède 70 vêlages pour une surface de 85 ha. Il finit les mâles en taurillons et l’ensemble des femelles.
Plus d'infos dans le journal Agri 79 du 11 mars 2016