Commerce de proximité
« Des services intéressants pour nous et pour la commune »
Ouverte depuis un an et demi, l’épicerie Proxi, à Amailloux, propose une multitude de services de proximité mais se veut également un lieu convivial de rassemblement et une vitrine des produits locaux.
Ouverte depuis un an et demi, l’épicerie Proxi, à Amailloux, propose une multitude de services de proximité mais se veut également un lieu convivial de rassemblement et une vitrine des produits locaux.
L'ouvrier est à pied d’œuvre depuis plusieurs semaines, avec pour objectif de réussir à trouver quelques centimètres supplémentaires. Depuis l’ouverture de la supérette au début de l’été 2018, au cœur d’Amailloux, il faut dire que les produits n’ont cessé de se multiplier. Les services également. Et le local de 90 m2 commence à être exigu. Alors il faut trouver des solutions, rationaliser la place au maximum pour soutenir cette évolution constante, portée par son propriétaire, Damien Millerioux.
Le jeune homme de 32 ans déborde de projets, lui qui possède à la base une formation de mécanicien poids lourds, avant de bifurquer comme commercial en travaux publics. « Mais avec Charly Le Turnier, un ami proche, nous voulions avoir un commerce à nous », présente Damien. Les deux compères se mettent alors en quête de la perle rare, sans se presser, et entendent parler d’un local vide à Amailloux. « Dès notre premier rendez-vous avec la maire, Nathalie Brescia, nous avons su que ce local était idéal. Elle nous a beaucoup soutenus dès le départ du projet, nous a accompagnés dans le développement de nos idées et nous a mis en relation avec plusieurs producteurs locaux », relate Damien.
Un investissement en solo
Après réflexion, seul Damien porte le poids de l’investissement. Une manière de se prémunir en cas d’échec du projet. « Charly continue à travailler en tant que dessinateur industriel car si jamais ça ne marche pas, il aurait eu plus de difficultés à retrouver un travail que moi. Il est cependant très impliqué dans le commerce et vient m’aider en tant que salarié les soirs et les week-ends ».
C’est donc seul que Damien est parti démarcher les banques. « Certaines étaient réticentes, persuadées qu’une épicerie dans une petite commune ne marchera jamais. Elles voulaient quelque chose d’original ». Il débloque finalement les crédits au Crédit Agricole, dont il est administrateur, un apport qu’il complète par des aides régionales.
Une quinzaine de producteurs locaux
C’est avec Proxi que le jeune épicier décide de s’associer, « pour se simplifier la vie car en tant qu’indépendant, il aurait fallu faire les courses dans des centres de distribution ». De plus, l’enseigne, qui émane du groupe Carrefour, n’impose pas d’achats exclusifs.
Alors petit à petit, Damien va garnir ses étals de produits locaux. Aujourd’hui, il collabore avec une quinzaine d’entre eux, entre les fromages de l’Earl Les fromagines à Amailloux, les bières La Gabarde de Clessé et La Belette de Pamproux, les œufs de l’Earl Naide à Saint-Loup-Lamairé, les viandes du Renard rouge de Gourgé, les canards et les terrines de la Sarl Gaillard de Ménigoute ou encore les pâtes de Grainélis à Taizé. Pour les légumes, il se fournit auprès d’un petit grossiste, Salad fruits, à Parthenay, une meilleure solution que la centrale d’achat qui, du fait des gros volumes minimum, engendrait beaucoup trop de pertes. Au fil du temps, le jeune homme a tissé un réseau de producteurs locaux. « Maintenant, ce sont les fournisseurs qui viennent me voir », constate l’entrepreneur.
Ce dernier ne s’arrête pas là. Toujours en quête de nouveautés, il en intègre régulièrement sur ses étals. Récemment, ce sont des saucisses de chèvre ou des yaourts de brebis qui sont apparus. « Ça me fait plaisir de mettre les producteurs en valeur et de faire découvrir de nouvelles saveurs. Comme je goûte les produits au préalable, je peux aussi apporter des conseils ».
Pour mettre en avant ces producteurs, plusieurs marchés ont été organisés par Damien : le premier au mois de juillet, pour les un an de l’enseigne, et un deuxième fin novembre. Deux succès qui l’ont amené à reconduire l’événement les 4 juillet et 21 novembre prochains.
Une multitude de services annexes
Au-delà de l’épicerie, Damien propose toute une série de services annexes, « une nécessité pour générer du flux ». L’épicerie accueille donc un coin poste, la presse quotidienne régionale, des bouteilles de gaz, la Française des jeux, un dépôt de pain, Mondial relay, des fleurs, le retrait d’argent pour deux banques. De plus, un petit coin convivial a été aménagé. Il est devenu un lieu de rencontre pour les enfants à l’heure du goûter et pour les riverains à l’heure du café. « C’est un espace que je voulais absolument car le but d’ouvrir un petit commerce en milieu rural est de recréer une convivialité, un dynamisme ». En bonus, l’épicier accepte même de faire la livraison à domicile gratuitement pour les personnes qui ne peuvent pas se déplacer, dans la limite du raisonnable. « On est là pour rendre service », affirme Damien.
Et il ne compte pas s’arrêter là. Un espace presse est envisagé, même si, pour l’instant, le manque de place limite les projets. Le nouveau rayonnage, avec des gondoles sans pied, devrait lui permettre de gagner un étage pour rajouter une centaine de références supplémentaires et, l’espère-t-il, dégager un peu de place pour les journaux. Un drive a un temps été envisagé, ainsi qu’un camion de livraison, mais l’investissement en argent et en temps a mis en stand-by cette ambition. « Il faut faire plein de choses pour arriver à s’en sortir, mais pas n’importe quoi non plus. Il faut des services intéressants pour nous, mais aussi pour la commune ».