Des stages de remobilisation pour découvrir les métiers à La Colporteuse
L’association La Colporteuse met en place un modèle d’école particulier : des stages de remobilisation de trois semaines pour découvrir des métiers liés à la transition écologique.
L’association La Colporteuse met en place un modèle d’école particulier : des stages de remobilisation de trois semaines pour découvrir des métiers liés à la transition écologique.
«Le mot école est troublant car nous ne sommes pas une école classique. Nous sommes avant tout un lieu de transmission et non d’évaluation ». Loïc Rochard, le co-président de l’association La Colporteuse, qui abrite l’école de la transition écologique depuis le début de l’année, n’a pas la prétention de proposer des formations comme on en trouve dans les établissements, pour le moment toutefois. « On veut se donner du temps, des étapes à passer avant de proposer un véritable projet pédagogique. On se reposera la question d’ici deux ou trois ans », pose Mattieu Bernardin, autre co-président également en charge de la coordination générale
Alors, qu’est-ce que c’est que cette école de la transition écologique ? Avant tout une continuité des apprentissages déjà proposés par la structure associative, qui a pris racine au château médiéval de Sanzay en 2007. Des chantiers découverte de trois semaines pour la plupart, sur la soudure, le bois ou encore la permaculture, à destination de jeunes éloignés de l’emploi et des formations, qui se sentent un peu perdus concernant leur avenir. « Nous sommes une sorte de SAS. On leur remet le pied à l’étrier pendant trois semaines pour découvrir un métier lié à la transition écologique. Cela leur permet d’essayer avant de s’engager dans une formation », décrit Mattieu.
Toucher aux bases du métier pendant trois semaines
Depuis le 1er mars, trois sessions de trois semaines sont proposées : soudure et bois (construction d’une serre, de tables de semis et d’un comptoir en métal) ; couture, bois et plomberie (construction d’une tente saharienne et d’une cuisine d’été) ; et bois et haies (de la plantation de la haie bocagère à la construction en bois). En espérant en rajouter deux ou trois de plus dès 2022, comme des ateliers sur la production de miel ou sur la permaculture.
Quatre écoles en France
Pour l’instant, l’intégration dans le réseau des écoles de la transition écologique, dont l’objectif est de mailler toute la France, va s’inscrire dans la continuité de ces activités. « Cela va nous cadrer pour renforcer les accompagnements et aussi les apprentissages. Nous restons sur un modèle de stages de remobilisation mais le but est de proposer par la suite des stages de pré-qualification puis de qualification, à l’image de l’école de Lahage, qui a créé un CAP bois de récupération », indique le coordinateur.
Pour l’heure, seules trois autres écoles de ce type existent : à Lahage, donc, près de Toulouse, à Paris et à Montarnaud (près de Montpellier). Au sein de ces différentes écoles, sept secteurs d’activité sont abordés : les énergies renouvelables, l’habitat et l’alimentation durables, l’agriculture biologique, la gestion des déchets, la mobilité de demain et la médiation nature.
Concevoir des projets pédagogiques
Pour soutenir cette ambition, l’équipe s’est étoffée, passant de cinq à huit salariés l’année dernière. Des techniciens mais avant tout des animateurs, tiennent à préciser les responsables, qui ne veulent pas se départir du rôle associatif de ces formations. Pour Guillaume Miot, référent en agroécologie et permaculture arrivé en septembre 2020, « ce réseau va nous permettre d’améliorer nos techniques de transmission par l’échange avec les autres écoles. Chez nous, on part les mains dans la terre et on décline ensuite la théorie ».
Apprendre à faire soi-même
Ce réseau va également donner un coup de boost à la communication, limitée pour l’heure au bouche-à-oreille des 250 adhérents et au partenariat avec la mission locale de Bressuire.
Ce projet a séduit les collectivités départementales et régionales, qui lui ont alloué des fonds. Ainsi, les financements décrochés auprès du fonds régional d’innovation à la formation de Nouvelle-Aquitaine vont permettre à une personne dédiée de ré-analyser les formations de l’association et d’en faire de véritables projets pédagogiques.