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Avant les vendanges
Des vendanges bien rythmées

À Fenioux, Angélique Giraud prépare, avec ses parents les prochaines vendanges. Organisation, anticipation, communication, rigueur sont essentielles afin que tout se déroule le mieux possible.

Angélique Giraud est installée depuis 2014 sur l’exploitation familiale, qui comprend 40 ha de vignes.
© L. Guilemin

D’ici quelques jours, à Fenioux, la SCEA La Braudière sera une vraie fourmilière. Mais avant d’avoir le ballet incessant du tracteur, des bennes, de la machine à vendanger, le matériel aura été nettoyé et vérifié. Mais pas que. « Avec mes parents, nous débriefons les jours précédant les vendanges sur les travaux qu’ils restent à faire. Nettoyer le chai, les 18 cuves, acheter du petit matériel, installer le pressoir... Le travail ne manque pas », explique Angélique Giraud, installée sur l’exploitation familiale de 43 ha de vignes et 40 ha de céréales, depuis 2014.

La jeune femme, titulaire d’une maîtrise en biologie, a travaillé pendant deux ans à la Chambre d’agriculture d’Ardèche, notamment sur le suivi traçabilité chez les pépiniéristes viticoles. Lorsqu’elle est revenue ici, ses parents recherchaient un salarié. Si au départ, elle donnait un coup de main, petit à petit l’idée de s’installer a fait son chemin. Des vignes (5 ha) se sont libérées.

J’ai alors saisi l’opportunité qui se présentait à moi. »

Elle raconte qu’elle a dû apprendre à conduire le tracteur, le travail dans la distillerie. « Je connaissais les grandes lignes, c’était tout. Il y a beaucoup de chose que j’ignorais », reconnaît Angélique Giraud.
Sur l’exploitation, les rôles sont bien définis, même si la polyvalence est de mise. Le chai et l’administratif pour elle et sa mère Nathalie, « qui s’occupe aussi de l’intendance le midi » précise-t-elle. Le père, Bruno, conduit la machine à vendanger et roule les bennes, tout comme deux saisonniers et le nouveau salarié. « Nous avons aussi un apprenti. Il prépare un bac pro à Venours. Il est très motivé et sérieux. »

Une vendange en deux temps

Afin d’avoir une idée plus précise du début des vendanges, elle fait appel à Sandrine Lucas, œnologue et conseillère viticole à la Chambre d’agriculture. « Au début de cette semaine, elle va faire un contrôle de maturité. Je pense que les vendanges débuteront vers le 28 septembre. Elles dureront 15 jours. Cette année, nous avons de grosses et de petites grappes. Le gel et le froid sont arrivés lors de la première pousse. » En plus de leurs vendanges, ils font de la prestation pour quatre autres clients. « Nous débutons les vendanges sur notre exploitation pour quelques jours afin de nous refaire la main avec les machines, vérifier que tout fonctionne, même si nous avons fait les révisions. Le pressoir pneumatique a un pupitre tactile, il faut que l’on se remette dans le bain pour son utilisation. Nous voulons être opérationnels chez nos clients. Pendant une dizaine de jours, nous travaillons pour eux, puis nous revenons terminer chez nous. » Les clients sont des voisins, cela aide dans la gestion des plannings.
Tous les soirs, ce sera « opération nettoyage » de la machine à vendanger, « idem pour le pressoir ». Du côté des cuves aussi, « on veille à ce que tout soit toujours propre ».

Une préférence pour le travail au chai

Mais ce que préfère la jeune viticultrice c’est être au chai, pour « avoir l’œil sur tout ce qui se déroule. J’aurais du mal à lâcher cette partie-là », avoue-t-elle.  Elle vient d’investir dans une machine semi-automatique pour doser l’azote, qu’elle a achetée d’occasion au laboratoire œnologique CCO, de Matha, avec lequel elle collabore. « L’azote doit être dosé sur les moûts de chaque parcelle. Le dosage est très important. Il ne faut pas dépasser les 50 g/hl. Cela peut modifier la fermentation. On suit la courbe, mais si c’est trop rapide, c’est que peut-être qu’au départ, on a mis trop d’azote. » Pour elle, le travail sur ce point est important, car il joue un rôle sur la qualité. Exigeante, Angélique Giraud  précise que même si « nos eaux-de-vie sont bien, on recherche toujours à faire encore mieux ». Leur satisfaction, c’est aussi d’avoir une prime récompensant ainsi cette rigueur sur la qualité. La SCEA livre à Hennessy et Martell.
Des investissements ont été réalisés avec l’achat d’un interceps et d’un cultivateur pour l’entretien du cavaillon. « Petit à petit, on tend vers du zéro désherbage. Cette année, l’herbe a vite repoussé », précise la jeune femme. L’exploitation s’inscrit dans une démarche collective de viticulture durable et vise l’obtention de la certification environnementale cognac (CEC).
 

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