Divorce consommé entre Eau 17 et La Rochelle
La CdA de La Rochelle a choisi en décembre de se retirer du syndicat départemental de l’eau. Un choix risqué pour ce territoire très dépendant du reste du département pour son alimentation en eau.
solidarité départementale ».
Un choix uniquement politique, et pas économique : c’est ce qu’a dénoncé Michel Doublet en conférence de presse le 21 janvier, suite à la décision de la Communauté d’agglomération de La Rochelle de mettre fin à son partenariat avec Eau 17 au 1er janvier dernier. L’annonce faite début décembre a pris de court le président du « service public de l’eau départemental », alors que des négociations étaient en cours entre les deux institutions. « Les relations se présentaient sous un bon auspice, et un beau jour, patatras, on a appris que la CdA voulait prendre son indépendance ! »
Tarifs, mutualisation des moyens de production, mode d’exploitation et protection de la ressource avaient notamment été abordés lors de ces discussions, rendues nécessaires par la loi NOTRe (nouvelle organisation territoriale de la République) qui a transféré au 1er janvier 2020 la compétence de la gestion de l’eau aux intercommunalités. Mais en découvrant les propos du maire de La Rochelle (et président de la CdA) dans les colonnes de Sud Ouest, « on a eu le sentiment que M. Fountaine avait une vision très différente », a ironisé Christophe Sueur, vice-président d’Eau 17. L’élu a pointé des contre-vérités dans le discours rochelais, notamment sur le statut de la Rese (Régie d’exploitation des services d’eau de Charente-Maritime), accusée d’être une société privée alors qu’il s’agit d’une régie publique. Il a aussi rejeté l’accusation de préférence pour les eaux de surface, prélevées via les usines de traitement des eaux de la Charente. « La Rochelle prélève 2/3 de ses eaux en surface, contre 1/3 pour la Rese », a-t-il annoncé.
D’importants travaux sur le réseau rochelais
Sur la question des tarifs, Éric Authiat, également vice-président, a réfuté les craintes rochelaises d’une explosion des prix. « Les dernières propositions effectuées démontraient que nous étions sur des variations autour de 2 € à l’année », a-t-il expliqué. Surtout, Eau 17 s’était proposé pour participer à la modernisation des réseaux d’eau sur le territoire de la CdA, où les conduites sont vieillissantes et comporte encore quelquefois des branchements au plomb. Les travaux nécessaires sont estimés à 52 M€, dont 17 à 18 M€ pour la rénovation de l’usine de Coulonges, « qui n’est plus aux normes », dixit Michel Doublet.
Pour les élus d’Eau 17, la « rupture de la solidarité départementale » voulue par la CdA de La Rochelle risque donc de poser problème… aux Rochelais. « Ça ne nous empêchera pas de voir l’avenir avec beaucoup d’optimisme », a assuré Michel Doublet. « Le retrait de ces communes ne nous met pas en danger financièrement. » Et, de toute façon, a-t-il ajouté, « La Rochelle ne sera jamais autonome en eau et aura toujours besoin d’Eau 17 ». Avant de prévenir : « en cas de pénurie, priorité aux adhérents ! »