Ovins
Dix jours d’engraissement gagnés grâce à la sélection génétique
Ovins
Mickaël Turpeau, éleveur de moutons à Chiché, travaille avec le contrôle de performance depuis six ans. En chiffrant la valeur génétique de ses brebis, l’éleveur affine sa sélection.
Sur l’année, huit heures de travail sont nécessaires pour peser l’ensemble des agneaux produits sur l’exploitation.
©
C. P.
Ce mardi matin, Mickaël y aura consacré une heure. Sur l’année, huit heures de travail sont nécessaires pour peser l’ensemble des agneaux produits sur l’exploitation. Une durée qui tend à se réduire. Marie-Claudine Blais en charge du service au syndicat ovin se déplace avec son berceau (bascule) et son palm. Le tout connecté en bluetooth permet un enregistrement rapide, quelques secondes, du poids, âge et type à 30 jours. « Cette donnée mixée aux informations enregistrées à la naissance des animaux permet l’édition des index des mères. Ces références en main, les éleveurs peuvent pratiquer une sélection performante des agnelles de reproduction », explique la technicienne. Un outil d’aide à la décision efficace sur un troupeau de 700 brebis.
Chaque année, ce service de performance coûte environ 1300 euros à Mickaël Turpeau. Autant que le montant de la facture, l’exploitant de Chiché s’intéresse aux retombées positives dans son élevage.
Inscrit au contrôle de croissance depuis six ans, l’éleveur, un œil sur les chiffres techniques de son élevage, travaille la performance économique de son exploitation. « Il y a trois ans j’ai décidé de travailler avec des reproductrices croisées. » Finie la race pure en voie femelle. Le croisement rouge de l’Ouest et mouton vendéen devait permettre d’homogénéiser la production d’agneaux pour réduire les déclassements pour excès de poids en abattoir. Un objectif atteint.
Dans le cadre de ce changement de stratégie le contrôle de performance devait aider Mickaël à tenir les résultats techniques. « Ce qui a été le cas », jugent l’éleveur et la technicienne du syndicat ovin. La prolificité et la productivité à 20 jours se sont même améliorées passant respectivement sur les cinq dernières années de 1,77 à 1,87 agneau né par brebis et de 1,47 à 1,57 agneau élevé par brebis. La vitesse de croissance des agneaux est un autre succès du travail conduit. « Je pense avoir gagné 10 à 12 jours. » Ce temps d’élevage plus court permet la production d’agneaux moins coûteux. Et ce d’autant plus que Mickaël cherche par la sélection à développer les qualités maternelles. « Un agneau nourri par sa mère ne consomme pas d’aliments », commente l’éleveur. Un atout pour la bonne santé économique de l’entreprise.
Une filière de multiplication d’agnelles croisées se structure
Ces dernières années, Mickaël Turpeau s’est engagé dans la multiplication d’agnelles croisées. A la demande de la Caveb, il produit des futures reproductrices de bonne valeur génétique. Comme trois autres éleveurs en Deux-Sèvres, il opère une première section à partir du papier. Le choix final se fait dans la bergerie. Chaque année, 150 produits sont ainsi commercialisés pour leur valeur génétique.
« Elles sont achetées par des producteurs de viande, présente Marie-Claudine Blais, du syndicat ovin. Selon quelques études, dans les élevages, 20 % des agnelles sélectionnées pour le renouvellement seraient d’une valeur génétique très moyenne. L’achat de jeunes femelles de qualité reconnue permettrait de ne pas dégrader le potentiel et en conséquence les résultats technico-économiques de l’élevage. »
Ces dernières années la demande se développe. Un cahier des charges est à l’état de projet entre le syndicat ovin et les groupements partenaires du programme de multiplication des agnelles croisées. Il prône les points suivants : les agnelles retenues devront être des agnelles F1 issues des races charollaise, charmoise, mouton vendéen ou rouge de l’Ouest. Les accouplements devront se faire à partir de béliers qualifiés ou des béliers d’IA. La reconnaissance de paternité ne sera pas obligatoire. Les multiplicateurs devront s’imposer un objectif d’achat d’agnelles de race pure de l’ordre de 20% à 30 % par an. L’inscription au contrôle de performance pour cinq ans minimum fait partie des impératifs prônés par le programme. Les agnelles seront pesées une fois entre 21 et 42 jours. Le poids moyen du lot d’agnelles croisées vendues pour leur génétique devra être de 30 kilos à l’âge de la vente soit 100 jours. Toutes devront être sevrées autour de 70 jours. Une indexation du prix d’achat sur les cours de boucherie est proposée. Un coefficient de 1,15 (prime multiplication) sera appliqué sur chaque agnelle commercialisée. Pour garantir le travail de multiplicateur un prix minimum de 115 euros est proposé.
Chaque année, ce service de performance coûte environ 1300 euros à Mickaël Turpeau. Autant que le montant de la facture, l’exploitant de Chiché s’intéresse aux retombées positives dans son élevage.
Inscrit au contrôle de croissance depuis six ans, l’éleveur, un œil sur les chiffres techniques de son élevage, travaille la performance économique de son exploitation. « Il y a trois ans j’ai décidé de travailler avec des reproductrices croisées. » Finie la race pure en voie femelle. Le croisement rouge de l’Ouest et mouton vendéen devait permettre d’homogénéiser la production d’agneaux pour réduire les déclassements pour excès de poids en abattoir. Un objectif atteint.
Dans le cadre de ce changement de stratégie le contrôle de performance devait aider Mickaël à tenir les résultats techniques. « Ce qui a été le cas », jugent l’éleveur et la technicienne du syndicat ovin. La prolificité et la productivité à 20 jours se sont même améliorées passant respectivement sur les cinq dernières années de 1,77 à 1,87 agneau né par brebis et de 1,47 à 1,57 agneau élevé par brebis. La vitesse de croissance des agneaux est un autre succès du travail conduit. « Je pense avoir gagné 10 à 12 jours. » Ce temps d’élevage plus court permet la production d’agneaux moins coûteux. Et ce d’autant plus que Mickaël cherche par la sélection à développer les qualités maternelles. « Un agneau nourri par sa mère ne consomme pas d’aliments », commente l’éleveur. Un atout pour la bonne santé économique de l’entreprise.
Une filière de multiplication d’agnelles croisées se structure
Ces dernières années, Mickaël Turpeau s’est engagé dans la multiplication d’agnelles croisées. A la demande de la Caveb, il produit des futures reproductrices de bonne valeur génétique. Comme trois autres éleveurs en Deux-Sèvres, il opère une première section à partir du papier. Le choix final se fait dans la bergerie. Chaque année, 150 produits sont ainsi commercialisés pour leur valeur génétique.
« Elles sont achetées par des producteurs de viande, présente Marie-Claudine Blais, du syndicat ovin. Selon quelques études, dans les élevages, 20 % des agnelles sélectionnées pour le renouvellement seraient d’une valeur génétique très moyenne. L’achat de jeunes femelles de qualité reconnue permettrait de ne pas dégrader le potentiel et en conséquence les résultats technico-économiques de l’élevage. »
Ces dernières années la demande se développe. Un cahier des charges est à l’état de projet entre le syndicat ovin et les groupements partenaires du programme de multiplication des agnelles croisées. Il prône les points suivants : les agnelles retenues devront être des agnelles F1 issues des races charollaise, charmoise, mouton vendéen ou rouge de l’Ouest. Les accouplements devront se faire à partir de béliers qualifiés ou des béliers d’IA. La reconnaissance de paternité ne sera pas obligatoire. Les multiplicateurs devront s’imposer un objectif d’achat d’agnelles de race pure de l’ordre de 20% à 30 % par an. L’inscription au contrôle de performance pour cinq ans minimum fait partie des impératifs prônés par le programme. Les agnelles seront pesées une fois entre 21 et 42 jours. Le poids moyen du lot d’agnelles croisées vendues pour leur génétique devra être de 30 kilos à l’âge de la vente soit 100 jours. Toutes devront être sevrées autour de 70 jours. Une indexation du prix d’achat sur les cours de boucherie est proposée. Un coefficient de 1,15 (prime multiplication) sera appliqué sur chaque agnelle commercialisée. Pour garantir le travail de multiplicateur un prix minimum de 115 euros est proposé.