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Dossier caprins

Le désaisonnement ne se met pas en place du jour au lendemain. Le troupeau doit s’habituer à une production à contre-courant du cycle naturel des chèvres. Et les éleveurs doivent faire face à un surcroît de travail dans une période déjà chargée.

Alain Bordage et son épouse Sylvie suivent particulièrement les chevreaux juste nés en cette période de mises bas de l’automne.
Alain Bordage et son épouse Sylvie suivent particulièrement les chevreaux juste nés en cette période de mises bas de l’automne.
© N.C.

Les nuits sont courtes en ce moment pour Alain Bordage. Quand trente à quarante mises bas en moyenne se succèdent dans la journée, et jusqu’à quatre-vingt le 4 septembre, il n’y a pas de temps à perdre. C’est le rythme imposé par le désaisonnement pendant quinze  jours à trois semaines avec tout ce que cela implique pour chaque naissance, en particulier pour alimenter les chevreaux à la louve. « Les trois premiers jours sont les plus exigeants. Un gros suivi est nécessaire pour savoir qui est la mère de qui… », souligne l’éleveur de Nanteuil, en Gaec avec Sylvie, son épouse, leur fils Mathieu, et son frère Thierry.
Les 380 chèvres produisent environ 300 000 litres de lait par an. C’est le fruit d’une sélection génétique poussée qui vaut à l’éleveur une reconnaissance par ses pairs. Quatre-vingts à cent vingt chevrettes et une trentaine de mâles sont vendus tous les ans à la reproduction dans des élevages des environs, « à des clients fidèles » qui, avec des grands troupeaux, ont des lactations longues.
Le prix est la condition pour mettre en place le désaisonnement. La CLS qui collecte le lait du Gaec des Châtaigniers, a un besoin de lait entre septembre et novembre. Pour cela « elle a toujours mis en place un assez grand différentiel de prix jusqu’en janvier », souligne Alain. En juillet 2014, le prix payé à l’éleveur s’élevait à 530 euros les 1000 litres. « En novembre il est passé à 710 euros. » « J’espère que cet écart va se maintenir », poursuit-il faisant allusion à une conjoncture « compliquée » pour le lait de vache, qui conditionne souvent le prix du lait de chèvre.
Le désaisonnement est en place depuis plusieurs années dans l’élevage, tout comme l’IA. « Au début, les chèvres mettaient bas plutôt en novembre. Ca n’a pas été trop compliqué de les avancer. Maintenant elles sont cyclées». Vers le 20 mars, les chevrettes sont mises au bouc avec programme lumineux et mélatonine. La moitié des chèvres sont elles mises en présence de boucs dès le début avril et cent quarante environ sont épongées avant l’IA. « Les chèvres viennent maintenant naturellement en chaleur à ce moment-là grâce à la présence du bouc pour les chevrettes, dans un enclos tout proche. » Mais l’IA n’a pas pour seul avantage de sélectionner le troupeau. « Souvent la prolificité est plus élevée, jusqu’à quatre, quelquefois cinq chevreaux par portée », souligne Alain. Avec la surcharge de travail qui va avec.
« Cette période des mises bas n’est pas idéale », poursuit-il. Sur 220 hectares mis en valeur, 150 sont consacrés aux cultures de vente dont une bonne partie est semée en cette saison. C’est aussi la période des ensilages. « Fin octobre, début novembre serait l’idéal », glisse-t-il. D’autant qu’à partir du 15 août, commencent à mettre bas 120 chèvres, parmi les meilleures du troupeau, celles qui auront un long cycle de lactation. « Je pense qu’il y en aura de plus en plus pour nous alléger le travail .» C’est en tout cas ce qu’il espère quand la fatigue se fait sentir après plusieurs jours consécutifs de levers aux aurores.

A lire un dossier de 7 pages dans Agri 79

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