Du porc très technique
Se spécialiser dans l’élevage porcin en visant des résultats techniques élevés a motivé David Champion à s’installer comme multiplicateur Gène+.
A Pirmil, la maternité de l’Earl Porcinet a été complètement rénovée.
L’élevage naisseur-engraisseur était aux normes bien-être et David Champion n’a pas eu besoin d’engager d’autres gros investissements dans la rénovation des bâtiments d’élevage, lors de son installation. Le jeune homme s’est en revanche engagé dans un prêt de trésorerie sur sept ans pour couvrir ses dix premiers mois d’activité sans production, après l’arrivée des nouvelles cochettes en janvier 2013.
David Champion est multiplicateur pour l’entreprise de sélection Gène+ et ici, le contrôle sanitaire est la première règle : douche systématique à chaque entrée dans les bâtiments d’élevage, pour l’éleveur comme pour son salarié, nettoyage complet et approfondi des bâtiments à chaque vide sanitaire. Il élève des truies youli, qui, croisées avec la race large white, donnent les cochettes youna mises en place chez les adhérents d’Agrial. L’indice de consommation et le niveau de GMQ de l’engraissement sont donc plus faibles, mais les cochettes sélectionnées sont valorisées avec une plus-value de 80 €.
La spécialisation pour viser de bons résultats techniques
« Je sais qu’on parle souvent de la diversification des ateliers comme un atout économique, mais moi, je voyais dans la spécialisation le moyen de viser de bons résultats techniques », se souvient David Champion, dont les parents élèvent des porcs et des vaches laitières à Degré, et font de la vente directe. Il ne regrette pas d’avoir choisi l’élevage de porcs il y a deux ans et considère son passage par un emploi « à l’extérieur » comme l’un de ses atouts. Ancien technicien du groupement porc d’Agrial, il a, pendant huit ans, suivi des élevages en Sarthe, mais aussi dans le Maine-et-Loire, l’Indre-et-Loire ou le
Loir-et-Cher. Il a connu « les bonnes et les mauvaises périodes » de la filière, a vu beaucoup de systèmes d’élevage différents, et cette expérience l’a amené à se fixer des objectifs précis. « Je voulais au minimum 150 truies, avec la possibilité de tout engraisser, et une fabrique d’aliment à la ferme », résume-t-il.
C’est chez un multiplicateur partant à la retraite que David Champion a trouvé la ferme adaptée à son projet et « une volonté de favoriser la reprise par un jeune ».
Les céréales produites sur l’exploitation couvrent la moitié des besoins de l’atelier porc. Et c’est l’une des limites de l’exploitation, selon David Champion, qui souhaiterait étendre la surface agricole de sa structure à l’occasion de l’installation d’un associé. « J’attends les premiers résultats de la GTE qui vont bientôt sortir, précise David Champion.
« Le prix du porc a baissé depuis juillet, et à 1,08 €/kg je suis en dessous du prix de revient, même si celui-ci est mieux que dans mon étude prévisionnelle car j’ai acheté les céréales 50 € moins cher ».