Élie Cohen porte un regard optimiste sur l’économie mondiale
Lors des vœux interconsulaires, le célèbre économiste a fait un point sur la situation économique en s’attardant sur les raisons de croire à une reprise de la croissance.
Il aurait fallu plus de 45 minutes à Élie Cohen pour tenter de répondre à la vaste question « Où va le monde économique ? » À défaut de temps, l’économiste, régulièrement présent sur les plateaux télé et radio, s’est efforcé de donner quelques éléments de compréhension sur la situation actuelle mondiale, un discours marqué par un optimisme en décalage avec les nouvelles économiques « toutes marquées par la sinistrose ».
« La zone euro doit prendre le relais de la croissance mondiale », annonce-t-il. Face à la situation de la Chine, qui subit un coup d’arrêt dans sa croissance et entraîne au passage des bourses mondiales dans sa chute, il croit en la capacité de la zone euro à redresser la situation. Il avance comme élément d’explication la baisse de la monnaie commune européenne, qui provoque une explosion des exportations et une balance commerciale excédentaire. Le point d’interrogation concerne plutôt les investissements, trop faibles encore pour soutenir la croissance, à la différence des États-Unis, qui ont su redresser la barre après la crise de 2008 « et qui sont en situation de plein-emploi en 2016 ».
Coup de pouce à 20 milliards d’euros
En France, même si la dynamique de reprise est modérée, elle a le mérite d’exister. « On passe de 0 % de croissance en 2014 à une prévision de 1,5 % environ pour 2016. C’est la preuve que la reprise économique est enclenchée ». Si les réformes structurelles n’ont pas donné suffisamment de résultats, l’État a néanmoins pu bénéficier du coup de pouce de la baisse du prix du pétrole, ce qui correspond à 0,4 point de croissance en plus et 20 milliards d’euros d’économies. L’économiste voit également d’un bon œil les mesures du plan formation présenté par François Hollande le 18 janvier. « Le président a reconnu ses erreurs et a changé le cap » en proposant des formations qualifiantes dans des secteurs porteurs de croissance, plus de collaboration avec les régions et un projet pérenne de baisse de charges.
Toutefois, Élie Cohen ne ferme pas les yeux sur les problèmes économiques tels que le ralentissement du commerce mondial, la baisse des gains de productivité dans les pays développés ou encore l’effondrement des revenus des pays rentiers mais « la bonne nouvelle, c’est qu’on le sait maintenant ».