Manifestation
Elus, grandes surfaces et entreprises visés par l’opération de paillage
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Les éleveurs estiment que les 20 millions d’euros que le ministre a annoncés en faveur de l’élevage ne seront que du « saupoudrage ». Dans la nuit de vendredi à samedi, ils ont « paillé » les entrées des grandes surfaces et de cinq laiteries.
Un trentaine de grandes surfaces du département ont été visées par l’opération de paillage.
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G. R.
Le « coup de semonce » a bien eu lieu comme il avait été annoncé. Dans la nuit du 29 au 30 mars, des éleveurs de la Fnsea et les JA 79 sont allés « pailler », les abris à chariots et les entrées des grandes surfaces du département. Une trentaine d’entre elles a eu droit à cette visite nocturne, à Thouars, Bressuire, Parthenay, Melle, Niort Saint-Maixent. « Nous sommes passés à une autre forme d’action, parce que les rencontres avec les dirigeants des supermarchés ne donnent rien », explique Sylvie Macheteau, présidente de la Fnsea 79. Les syndicalistes tirent en effet la sonnette d’alarme depuis plus de six mois. « Les transformateurs se plaignent de la rigidité des distributeurs, les GMS mettent en avant la préservation du pouvoir d’achat des consommateurs », soulignent les deux syndicats, alors que pendant ce temps « notre ministre et nos élus nous rabâchent qu’il faut produire autrement ». La déception s’empare des syndicalistes qui ont constaté que « tout le monde sait que les charges des éleveurs ont explosé. Tout le monde sait que sans hausse des tarifs rapide et substantielle, c’est la disparition de l’élevage au profit de la végétalisation qui s’organise et c’est insupportable ! ».
Les éleveurs de chèvres sont les plus affectés par le désintérêt des pouvoirs publics à la dégradation de leur trésorerie. A leur demande, les deux syndicats ont décidé de viser les laiteries. Les sites de Riblaire, Saint-Loup, Soignon et Celles-sur-Belle, ont eu eux aussi la visite des éleveurs. Mais ils ne sont pas venus qu’avec de la paille. Du fumier était du voyage. « Parce que contrairement à ce que les entreprises nous disent, nous avons l’impression qu’elles ne font pas tout ce qu’elles peuvent dans les négociations avec les GMS. Nous voulons aussi leur dire que nous ne pouvons pas nous contenter des petites annonces concernant le prix du lait. Ce n’est pas ça qui va sauver certains, ni en empêcher d’autres de se décourager », insiste Jean-François Bernard. Le président de la section lait de chèvre régionale, en première ligne depuis de nombreuses semaines sur le prix du lait, prévoit « beaucoup d’arrêts de producteurs en 2013, parce qu’ils sont dans une situation intenable ».
Les difficultés de trésoreries sont clamées depuis presque un an. Sans réponse. « On ne sent pas les politiques très motivés par l’élevage. » (lire ci-dessous). Il estime même que « personne n’a encore mesuré les conséquences des difficultés des éleveurs sur l’emploi. Il y a 450 salariés de la production dans les Deux-Sèvres et la Vienne, sans compter les emplois dans la transformation », rappelle-t-il.
L’action de la fin de la semaine dernière, « Cette enseigne met les agriculteurs sur la paille », « n’est pas anodine », estime Sylvie Macheteau. « A force de politique du prix le plus bas, les GMS se livrent une guerre sans merci dont les victimes ne sont pas dans leurs rangs mais chez les producteurs et les consommateurs », poursuit-elle, rappelant que « ne pouvant répercuter leur hausse de coût de production, les éleveurs sont les seuls dans ce pays dont il semble normal qu'ils se lèvent tous les matins pour perdre de l'argent ». S’adressant aux directeurs des grandes enseignes qui « ne comprennent pas notre démarche » et qui disent « ce n'est pas notre faute, ce n'est pas nous qui négocions mais nos centrales d'achats », elle martèle que « c'est à vous de leur faire comprendre. Et s'il le faut nous reviendrons ! ».
La présidente de la Fnsea 79 prévient que la pression sera maintenue aussi longtemps que les réponses attendues ne seront pas arrivées, car souligne-t-elle, « il suffirait de 30€ de plus par an et par habitant pour que chacun y trouve son compte. Et dans la transparence bien sûr ! ».
Les éleveurs de chèvres sont les plus affectés par le désintérêt des pouvoirs publics à la dégradation de leur trésorerie. A leur demande, les deux syndicats ont décidé de viser les laiteries. Les sites de Riblaire, Saint-Loup, Soignon et Celles-sur-Belle, ont eu eux aussi la visite des éleveurs. Mais ils ne sont pas venus qu’avec de la paille. Du fumier était du voyage. « Parce que contrairement à ce que les entreprises nous disent, nous avons l’impression qu’elles ne font pas tout ce qu’elles peuvent dans les négociations avec les GMS. Nous voulons aussi leur dire que nous ne pouvons pas nous contenter des petites annonces concernant le prix du lait. Ce n’est pas ça qui va sauver certains, ni en empêcher d’autres de se décourager », insiste Jean-François Bernard. Le président de la section lait de chèvre régionale, en première ligne depuis de nombreuses semaines sur le prix du lait, prévoit « beaucoup d’arrêts de producteurs en 2013, parce qu’ils sont dans une situation intenable ».
Les difficultés de trésoreries sont clamées depuis presque un an. Sans réponse. « On ne sent pas les politiques très motivés par l’élevage. » (lire ci-dessous). Il estime même que « personne n’a encore mesuré les conséquences des difficultés des éleveurs sur l’emploi. Il y a 450 salariés de la production dans les Deux-Sèvres et la Vienne, sans compter les emplois dans la transformation », rappelle-t-il.
L’action de la fin de la semaine dernière, « Cette enseigne met les agriculteurs sur la paille », « n’est pas anodine », estime Sylvie Macheteau. « A force de politique du prix le plus bas, les GMS se livrent une guerre sans merci dont les victimes ne sont pas dans leurs rangs mais chez les producteurs et les consommateurs », poursuit-elle, rappelant que « ne pouvant répercuter leur hausse de coût de production, les éleveurs sont les seuls dans ce pays dont il semble normal qu'ils se lèvent tous les matins pour perdre de l'argent ». S’adressant aux directeurs des grandes enseignes qui « ne comprennent pas notre démarche » et qui disent « ce n'est pas notre faute, ce n'est pas nous qui négocions mais nos centrales d'achats », elle martèle que « c'est à vous de leur faire comprendre. Et s'il le faut nous reviendrons ! ».
La présidente de la Fnsea 79 prévient que la pression sera maintenue aussi longtemps que les réponses attendues ne seront pas arrivées, car souligne-t-elle, « il suffirait de 30€ de plus par an et par habitant pour que chacun y trouve son compte. Et dans la transparence bien sûr ! ».