Elevage
En 2014, 50% des éleveurs de vaches allaitantes auront plus de 50 ans
Elevage
L'URGO, Unions régionales des groupements de producteurs du Grand Ouest, s'inquiète de la baisse de la production au coeur de son territoire. Alors que les marchés sont croissants, que le prix de la viande augmente, le cheptel allaitant diminue.

« Le dynamisme des marchés nous appelle à l’optimisme. Il y a un avenir pour la viande bovine, à condition que l’on maintienne la production. Nous devons y travailler », exposait Philippe Chotteau.
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C. P.
«Nous avons enregistré une augmentation des prix qui s'approche d'un euro au kilo en un an. Bien sûr, ce n'est jamais assez, mais c'est déjà bien... Il faut reconnaître ce fait et le faire savoir autour de nous si nous voulons attirer l'attention sur notre production », invitait Olivier Paillon, directeur de Corali.
Mardi 19 juin, à Bocapôle, à Bressuire, les représentants des groupements de producteurs adhérents de l'URGO, Unions régionales des groupements de producteurs du Grand Ouest, s'essayaient à la prospective. Un exercice complexe qui impose une approche objective du marché, des critères économiques des exploitations d'élevages mais également des productions agricoles concurrentes de la viande, de critères sociaux tels que la démographie.
Présidée par Philippe Dargorne, l'assemblée générale de l'URGO, pour nourrir sa réflexion, s'est appuyée sur l'expertise de Philippe Chotteau, responsable du département économie à l'Institut de l'élevage. « Depuis les années soixante, le prix des matières premières n'a fait que baisser. En 2002, cette tendance s'est inversée. Difficile à percevoir compte tenu de la volatilité qui depuis 2007 bouscule le monde agricole, cette tendance est pourtant réelle. Le prix de la viande, dans une moindre mesure, comme le prix des céréales, mais également des produits énergétiques et des métaux augmentent », affirmait l'expert. Cette croissance durera-t-elle ? Philippe Chotteau le pense.
« Nous entrons dans l'ère de la rareté », certifiait-il.
Pour la viande bovine, l'avenir commercial se trouve dans les pays émergents. « A l'échelle mondiale, la consommation augmente », constatait l'économiste. Et dans le même temps, la production baisse, alertait-il. « C'est une réalité depuis quatre ans et malgré l'augmentation des prix constatés, la FAO ne prévoit pas de reprise à court terme. »
Le montant des capitaux et le temps nécessaire à leur rotation sont des freins. La concurrence entre la viande et la céréaliculture est également un obstacle. « Le dynamisme des marchés nous appelle à l'optimisme. Il y a un avenir pour la viande bovine, à condition que l'on maintienne la production. Nous devons y travailler. » Effectivement, bien des barrières sont à franchir. Au coeur du bassin de production du Grand Ouest, la production de JB se trouve à 50 % dans les exploitations qui font aussi du lait. Or, sur l'ensemble de ce territoire, la baisse du nombre des fermes laitières est une réalité. « La Bretagne se végétalise », regrette Olivier Allain, président de la chambre d'agriculture des Côtes d'Armor. Sur les quatre régions qui composent la zone URGO, seule la région du Poitou-Charentes maintient sur les deux dernières années son cheptel reproducteur allaitant.
L'érosion progressive de l'attractivité des productions d'élevage, alors même qu'en 2014, 50% des éleveurs de vaches allaitantes auront plus de 50 ans, inquiète la filière bovine. « Nous devons nous battre pour que les aides européennes à l'élevage soient maintenues. La convergence souhaitée par Dacian Ciolos présente un vrai danger. Si le principe devait être validé, à moins de 5 euros du kilo carcasse, les fermes d'élevage bretonnes ne pourraient maintenir leur rentabilité », insistait Olivier Allain. L'image de la production est également à travailler. Des schémas facilitant la reprise des structures sont à inventer. Les douze groupements de producteurs qui composent l'URGO sont mobilisés, prêt à faire face aux nombreux vents contraires.
Mardi 19 juin, à Bocapôle, à Bressuire, les représentants des groupements de producteurs adhérents de l'URGO, Unions régionales des groupements de producteurs du Grand Ouest, s'essayaient à la prospective. Un exercice complexe qui impose une approche objective du marché, des critères économiques des exploitations d'élevages mais également des productions agricoles concurrentes de la viande, de critères sociaux tels que la démographie.
Présidée par Philippe Dargorne, l'assemblée générale de l'URGO, pour nourrir sa réflexion, s'est appuyée sur l'expertise de Philippe Chotteau, responsable du département économie à l'Institut de l'élevage. « Depuis les années soixante, le prix des matières premières n'a fait que baisser. En 2002, cette tendance s'est inversée. Difficile à percevoir compte tenu de la volatilité qui depuis 2007 bouscule le monde agricole, cette tendance est pourtant réelle. Le prix de la viande, dans une moindre mesure, comme le prix des céréales, mais également des produits énergétiques et des métaux augmentent », affirmait l'expert. Cette croissance durera-t-elle ? Philippe Chotteau le pense.
« Nous entrons dans l'ère de la rareté », certifiait-il.
Pour la viande bovine, l'avenir commercial se trouve dans les pays émergents. « A l'échelle mondiale, la consommation augmente », constatait l'économiste. Et dans le même temps, la production baisse, alertait-il. « C'est une réalité depuis quatre ans et malgré l'augmentation des prix constatés, la FAO ne prévoit pas de reprise à court terme. »
Le montant des capitaux et le temps nécessaire à leur rotation sont des freins. La concurrence entre la viande et la céréaliculture est également un obstacle. « Le dynamisme des marchés nous appelle à l'optimisme. Il y a un avenir pour la viande bovine, à condition que l'on maintienne la production. Nous devons y travailler. » Effectivement, bien des barrières sont à franchir. Au coeur du bassin de production du Grand Ouest, la production de JB se trouve à 50 % dans les exploitations qui font aussi du lait. Or, sur l'ensemble de ce territoire, la baisse du nombre des fermes laitières est une réalité. « La Bretagne se végétalise », regrette Olivier Allain, président de la chambre d'agriculture des Côtes d'Armor. Sur les quatre régions qui composent la zone URGO, seule la région du Poitou-Charentes maintient sur les deux dernières années son cheptel reproducteur allaitant.
L'érosion progressive de l'attractivité des productions d'élevage, alors même qu'en 2014, 50% des éleveurs de vaches allaitantes auront plus de 50 ans, inquiète la filière bovine. « Nous devons nous battre pour que les aides européennes à l'élevage soient maintenues. La convergence souhaitée par Dacian Ciolos présente un vrai danger. Si le principe devait être validé, à moins de 5 euros du kilo carcasse, les fermes d'élevage bretonnes ne pourraient maintenir leur rentabilité », insistait Olivier Allain. L'image de la production est également à travailler. Des schémas facilitant la reprise des structures sont à inventer. Les douze groupements de producteurs qui composent l'URGO sont mobilisés, prêt à faire face aux nombreux vents contraires.