Réserves sur la Sèvre niortaise
En amont des manifs anti-bassines, les appels au calme se multiplient
Une fois n'est pas coutume, avant la mobilisation anti-bassines programmée tout le long de la semaine du 16 au 21 juillet, la tension monte chez les pro comme chez les anti réserves. Les communiqués s'enchaînent pour réclamer le calme, le sang-froid et le dialogue, chaque entité campant toutefois dans ses positions.
Une fois n'est pas coutume, avant la mobilisation anti-bassines programmée tout le long de la semaine du 16 au 21 juillet, la tension monte chez les pro comme chez les anti réserves. Les communiqués s'enchaînent pour réclamer le calme, le sang-froid et le dialogue, chaque entité campant toutefois dans ses positions.
La Fnsea 79 et JA 79 ont informé la presse dès le jeudi 11 juillet de leur "extrême inquiétude" : "Nous redoutons fortement que les violences et les dégradations que les agriculteurs ont subis lors des précédentes mobilisations des « anti- bassines » se renouvellent. L’arrivée massive d’éléments radicaux de France et d’ailleurs atteste de leur volonté de détruire un maximum de biens agricoles et d’affronter les forces de l’ordre."
Des dégradations recensées sur des matériels d'irrigation
Et les deux syndicats de mentionner des actes de malveillance déjà commis ces derniers jours : "des bouches d’irrigation bouchées au béton, des tuyaux ou des enrouleurs détruits à coups de pioches. " Un climat jugé insupportable pour travailler dignement.
Le communiqué se clôture sur une demande aux ressortissants : "Nous appelons les agriculteurs du territoire à ne pas céder aux intimidations et provocations, nous devons rester responsables tout en continuant à travailler dignement pour fournir une alimentation locale et durable de qualité à nos concitoyens."
L'invitation au dialogue de la préfecture
Un peu plus tôt le 11 juillet, Emmanuelle Dubée, préfète des Deux-Sèvres, convoquait pour le lendemain les organisateurs du "village de l'eau", relevant par la même occasion que les "actions revendicatives relayées par les collectifs Bassines Non Merci et les Soulèvements de la Terre" étaient indiquées dans un programme commun au susdit "village de l'eau".
"Cette réunion doit permettre de préparer la déclaration des manifestations, mais aussi d’instaurer un dialogue entre les autorités publiques et les organisateurs pour coordonner les dispositifs de secours et garantir la sécurité des biens et des personnes", décrivait-elle.
Le 12 juillet, la préfète n'a pu que constater l'absence de "plusieurs organisations conviées". Après avoir pointé la responsabilité de la municipalité de Melle dans le bon déroulement des événements, elle a indiqué "que les services de l’État sont déterminés à faire respecter l’ordre public, des mesures administratives (étant prises) pour appuyer les actions de la gendarmerie."
La préfecture appelle aussi "les participants à respecter strictement les consignes des forces de l’ordre et les recommandations des services de secours, durant toute la période pendant laquelle se tient le « Village de l’eau » et dès les jours qui précèdent."
La Conf' souhaite un moratoire, Agrobio la révision du protocole de 2018
"Dialogue" est aussi le terme qu'ont choisi Agrobio 79 et La Conf' pour s'exprimer par communiqué, le 12 juillet.
Dans un document, le syndicat minoritaire a exprimé : "Mise à part la tentative de médiation du président du comité de bassin Thierry Burlot suite à une motion, nous constatons et déplorons la totale absence de dialogue sur le sujet des méga-bassines de la part du gouvernement et des responsables sur les territoires, comme de l'ensemble des instances concernées."
Spécifiant ensuite être prêt à se concerter : "Nous appelons les responsables publics partie prenante à œuvrer pour qu’un dialogue soit enfin mis en œuvre sur ce sujet. Il est possible de le faire dès demain. Nous y sommes prêts en tant que syndicat agricole et agriculteurs·trices vivant et produisant sur ces territoires." Pour la Conf', le moratoire est le moyen d'accéder au dialogue.
De son côté, Agrobio 79 plaide pour l'apaisement et propose deux priorités pour sortir par le haut de cette situation de tension : rétablir les conditions du dialogue et adapter les pratiques agricoles à la quantité d’eau disponible et non l’inverse."
Pour l'organisme affilié à la FNAB, le protocole de 2018 est "caduque" et doit être revu, et la place du bio doit y devenir plus grande.
"Toutes les parties prenantes doivent appeler au calme pendant les mobilisations", insiste le document.