Entreprises du paysage : Une croissance entravée par les difficultés de recrutement
Les paysagistes ont un chiffre d’affaires en hausse et doivent donc embaucher pour répondre à la demande. Mais les candidatures et les candidats qualifiés et motivés manquent.
C’est un secteur dynamique, avec une croissance à deux chiffres (15 %) entre 2016 et 2018 : les entreprises du paysage ont le vent en poupe. Elles sont 29 550 en France, employant en tout près de 97 300 personnes. 3460 de ces sociétés sont situées dans la région Nouvelle-Aquitaine.
L’Unep (Union nationale des entreprises du paysage) de Nouvelle-Aquitaine s’est félicitée de ces bons chiffres lors de son assemblée générale, le 31 janvier dernier à l’Aquarium de La Rochelle. Le premier syndicat du secteur représente 41 % des salariés de la profession et 44 % du chiffre d’affaires de la filière dans la région, mais seulement 10 % des entreprises ; « quelqu’un qui est en société unipersonnelle ne voit pas l’intérêt d’adhérer », indique Jérôme Boucard, président de la délégation régionale « On est sous-représentés sur les entreprises qui n’ont pas de salariés », ajoute Agnès Guérin, déléguée régionale. « Mais on en a quand même ! »
Au niveau régional, la filière a créé 450 emplois en deux ans, avec un chiffre d’affaires en progression de 17,5 %. La Gironde, les Pyrénées-Atlantiques et la Charente-Maritime sont les départements où l’activité est la plus marquée, en raison de l’importance du tourisme. « Bordeaux reste une locomotive », assure Jérôme Boucard. Les particuliers constituent la moitié du chiffre d’affaires du secteur, entreprises privées et marchés publics se partageant presque à parts égales le reste.
Fidéliser les salariés
Pour autant, tout n’est pas au beau fixe pour les entreprises du paysage, comme le rappelle Jérôme Boucard. « Le gros problème auquel on est confrontés, c’est le recrutement, comme tout le monde. » Ainsi, 60 % des entreprises qui ont tenté de recruter des salariés permanents ont été confrontées à un manque de candidatures ou de candidats qualifiés. « On essaie de travailler sur l’attractivité et la fidélisation des collaborateurs, c’est vraiment notre cheval de bataille », explique Jérôme Boucard. À cette fin, le syndicat propose ainsi aux salariés le ‘‘pass Unep’’, sorte de comité d’entreprise permettant d’avoir des tarifs avantageux sur des voyages, des places de cinéma, des articles de sport... Le syndicat veut aussi attirer de nouveaux salariés dans ces métiers. « On a axé la comm’ auprès des jeunes sur le digital », explique Agnès Guérin. Des opérations sont aussi menées avec des établissements de formation, comme le lycée du Petit Chadignac (Agrocampus de Saintonge).