Éric Thirouin (AGPB) : " Mettre en application l’assurance récolte "
La moisson est déjà terminée dans le sud de la France et elle bat son plein dans le nord. Selon les chiffres publiés par Arvalis, le rendement moyen 2022 sera inférieur à la moyenne quinquennale mais avec des situations extrêmes très fréquentes : seulement 25 quintaux/ha à certains endroits et 100 quintaux dans d’autres. La France est de plus en plus soumise à des aléas climatiques plus fréquents et de forte intensité. De nombreux céréaliers vivent une situation dramatique : une récolte anéantie, des charges qui explosent, sans pouvoir bénéficier de la hausse des prix. À très court terme, nous attendons du ministre qu’il annonce des mesures concrètes pour soulager les trésoreries exsangues : une exonération de la taxe sur le foncier non bâti, un allégement des cotisations sociales de la part de la MSA, une intervention du fonds d’allègement des charges notamment.
Pour le plus long terme, je salue les engagements de la Première ministre Élisabeth Borne en faveur de l’assurance récolte le 6 juillet dernier. Une loi a été votée en mars dernier. Le gouvernement doit maintenant la concrétiser. Or, nous avons des retours inquiétants des services de l’État. Nous comptons sur le gouvernement pour tenir les engagements prévus, c’est-à-dire un seuil de 20 % pour la franchise et une aide de l’État de 70 % sur les primes d’assurance.
Pour nous, il s’agit d’une véritable ligne rouge. Les céréaliers ne comprendraient pas que les actes ne suivent pas les intentions affichées à la fois par le gouvernement et les parlementaires dans la loi qu’ils ont votée en mars dernier, sur un sujet qui n’était pas particulièrement clivant.