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« Le contrat doit naître d’une négociation »
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L’Association des producteurs Lactalis Poitou-Charentes a appelé les éleveurs à ne pas signer le contrat proposé par le groupe laitier.
C’est un encouragement à ne pas céder au chant des sirènes de Lactalis que formulaient ce vendredi 25 novembre les représentants de l’Association des producteurs Lactalis Poitou-Charentes. « Le contenu de la seconde version du contrat adressé aux éleveurs courant novembre est moins protecteur que le contrat tacite qui ne peut être remis en question avant la fin des quotas », rappelait Michel Liaud, président de l’association. Face aux dernières « tentatives de passage en force de Lactalis », l’association promise à devenir organisation de producteurs non commerciale dès que les très attendus décrets seront publiés, vient de saisir le médiateur des contrats ainsi que la commission interprofessionnelle des pratiques contractuelles. « Comment accepter que Lactalis s’octroie, via la nouvelle version, l’autorisation de rompre ses engagements du jour au lendemain avec pour seul dédommagement versé à l’éleveur une prime de 30 euros par 1000 litres. » A quelques semaines de l’officialisation des OP non commerciales, Lactalis essaie dans l’urgence d’imposer sa loi, regrettait Michel Liaud au nom des éleveurs. Certes, poursuit-il, « le groupe est l’un des collecteurs qui paie le mieux le lait sur le marché français aujourd’hui », mais cette réalité n’est pas un visa autorisant toutes les attitudes. « On ne peut tolérer l’envoi récent par Lactalis à ses producteurs d’un courrier discriminant. Celui-ci garantit aux exploitants qui signeraient le contrat avant le 1er décembre un versement de la paie mensuelle en deux fois contre trois fois pour les autres ». Soutenu par les représentants des producteurs de Vendée, de Charente et de Haute-Vienne, Michel Liaud a appelé les producteurs à rejeter massivement la nouvelle proposition de contrat. Une fois reconnue OP non commerciale, l’Association des producteurs Lactalis Poitou-Charentes, via son mandat de négociation, pourra aborder les discussions avec le groupe Lactalis non pas avec le volume d’un seul producteur mais avec celui de l’ensemble des éleveurs qui s’associeront. « Nous serons plus forts qu’individuellement », certifient les responsables professionnels.