Caveb
Fidélisation et proximité pour se recentrer sur son métier de base
La coopérative ne souhaite pas étendre sa zone d’activité, dans un souci de maîtrise des charges. Ce qui n’empêche pas des investissements dans l’aval afin de mieux valoriser la production des éleveurs.
«Nous n’avons pas accordé de prêts vaches allaitantes aux jeunes agriculteurs. Ce n’est pas bon signe. En attendant des jours meilleurs, avec la reprise de la demande, il va falloir faire le gros dos. » Pour Abel Lumineau, cet épisode de l’année 2010 illustre les difficultés des éleveurs. L’activité bovine de la Caveb a reculé de 5%, passant de 31 000 bovins à 29 500 bovins. Même si l’arrêt des achats de veaux a pu influer sur ce pourcentage, il n’en est pas la seule cause. Il a fallu attendre la fin de l’année pour voir les cours des jeunes bovins remonter, avec en moyenne une progression de l’activité de 3%. Par contre, pour les catégories blonds et parthenais, la contractualisation a permis de garder un niveau de prix équivalent sur l’année. Pour les vaches, l’année 2010 aura été difficile malgré des hausses de 5 à 20 centimes suivant la période de l’année.« Nous voulons nous recentrer sur notre métier de base », expliquait Abel Lumineau. L’activité bovine représente 34 des 50 millions de chiffres d’affaires de la coopérative dont le fonctionnement repose sur les engagements des 850 coopérateurs. « La plupart apportent la totalité de leur production. Au nom de la transparence, nous voulons réserver tous les services au meilleur prix à ceux qui apportent 90% de leurs animaux », poursuit-il. Ces avantages décroîtront en fonction du degré d’engagements.La donne est quelque peu différente dans le secteur ovin parce que l’apport total y est mieux respecté. 78 000 animaux ont été commercialisés, soit une hausse de 2%. Les cours se sont redressés sur le deuxième semestre. Le prix moyen du kilo de carcasse est passé de 5,25 € en 2008 à 5,51 € en 2010. La collecte des chèvres a progressé de 18% et celle des chevreaux de 4% avec des cours mieux orientés.Quelle que soit l’activité, la coopérative se recentre sur ses métiers de base : commercialisation des animaux des adhérents, leur accompagnement avec des services et en particuliers les conseils techniques et le développement de la valeur ajoutée. Mais il y a aussi les prises de participation. « Défendre la production, c’est aussi s’impliquer dans l’aval pour chercher de la valeur ajoutée », explique Abel Lumineau. Caveb détient 40% de Sovileg, 51% de la Société de viandes des éleveurs de parthenay, spécialisée dans les animaux de boucherie haut de gamme et 34% dans Siabel, aux côtés de Cooperl Arc Atlantique, dont la vocation est de valoriser des bovins pour les GMS et les jeunes bovins destinés à l’exportation. La récente prise de participation dans la Société d’abattage de la Bressandière à Parthenay (SAB), à hauteur de 10%, sur un projet de 2 millions d’euros, relève de la même stratégie de proximité et pour « mettre un pied dans l’aval », alors que la restructuration dans ce domaine va bon train.« Ne pas aller au-delà de notre zone d’activité pour ne pas gonfler nos charges, poursuit Abel Lumineau, est un cap déjà pris depuis plusieurs années. » Avec quinze partenaires dont Géo et Terrena, la Caveb estime pouvoir « peser sur les prix » dans le contrat avec Carrefour pour l’approvisionnement de 1 000 charolaises par semaine. « Même si il y a encore des choses à améliorer », concède-t-il.Ces partenariats dans l’aval ne remettent pas en cause « la proximité et la gouvernance par les éleveurs ». Pour Abel Lumineau, il y a d’autres voies que le modèle unique des restructurations de coopératives et de la filière. « La Caveb souhaite maintenir une taille qui lui permet de garder la proximité avec ses adhérents et de garder un pilotage politique et stratégique en Deux-Sèvres. »