Installation
Flavien, éleveur de chèvres : « Les rencontres ont fait mûrir mon projet »
Déterminé depuis l’enfance à devenir agriculteur, Flavien Favre a bâti pas à pas son projet. Sa formation et ses expériences sur le terrain l’ont finalement amené à devenir éleveur de 500 chèvres à Montigné, dans le Mellois.
Déterminé depuis l’enfance à devenir agriculteur, Flavien Favre a bâti pas à pas son projet. Sa formation et ses expériences sur le terrain l’ont finalement amené à devenir éleveur de 500 chèvres à Montigné, dans le Mellois.
Tout petit, Flavien prononçait son premier mot : « tracteur ». Chez lui pourtant, personne ne travaille dans l’agriculture, mais le voisin de la famille est céréalier… Une passion naît alors chez le petit garçon de Mougon qui, dès la troisième, s’inscrira en cursus agricole à Melle. Son stage de terminale vient préciser son envie : il sera éleveur caprin.
Alors qu’il est installé depuis décembre 2020, Flavien reçoit des lycéens de Melle dans le cadre du forum installation des JA des Deux-Sèvres, le 18 mars dernier. Même s’il estime « prendre un petit coup de vieux » dans cette inversion des rôles, le jeune homme est heureux de témoigner de son parcours et de répondre aux questions : « c’est comme ça que j’ai appris moi aussi, grâce aux visites de ferme. Il est important de tout montrer ».
Observer plusieurs systèmes pour savoir où aller
N’hésitant pas à les bousculer, Flavien raconte aux élèves de CGEA comment il a varié les expériences :
« à la sortie du lycée, on ne sait pas travailler. Je suis allé voir comment ça se passait dans six ou sept exploitations, en Vendée, Vienne, Gâtine : de 150 à 900 chèvres, en ensilage ou en affouragement en vert… L’apprentissage aussi est un bon moyen de se rendre compte »
A la clé, Flavien sait parfaitement le modèle qui lui convient, et se met en recherche. Le répertoire des départ/installation vient finalement à lui en lui proposant de reprendre progressivement la ferme de Jean-Pierre Tribot, à Montigné. Pas un coup de cœur à priori, mais à y regarder de plus près, l’exploitation coche de nombreuses cases : 75 ha de SAU sans voisins et avec possibilité de construire encore, bâtiments principaux fonctionnels, roto et robot d’alimentation pouvant être conservés cinq à dix ans encore, livraison de lait assurée à la coopérative Sèvre & Belle.
Au bout de deux ans sur site (moitié en salariat, moitié en parrainage), Flavien monte un Gaec avec Jean-Pierre pour les quatre ans qu’il reste à ce dernier avant la retraite. « Après, j’imagine une SCEA avec un salarié. Je continuerai avec 500 mises bas enseptembre, pour assurer un renouvellement de 200 chevrettes par an », livre l’éleveur.
« C’est sûr qu’il faut être motivé »
Un mois après le forum installation, Flavien continue de regarder vers l’avenir : il vient de déposer une demande d’aides PCAE pour construire une nouvelle nurserie de 240 places. L’éleveur, qui vient de finir avec Jean-Pierre les premiers enrubannages de l’année au rythme de vingt bottes à l’hectare ne cache pas qu’être agriculteur n’est pas tous les jours facile :
« la comptabilité et l’administratif sont complexes, les négociations et montages financiers pas toujours aisés à mener et on engage de gros montants : c’est sûr qu’il faut être motivé ! Il y a aussi l’incertitude à gérer : sur la filière chevreau, sur les obligations à sortir les animaux qui semblent se profiler, sur le manque de pluie ».
L’eau est la question qui tracasse le plus Flavien, comme beaucoup d’agriculteurs en ce printemps si sec. Mais là encore, le jeune homme a décidé de voir plus loin, en contractualisant avec deux voisins, une ETA et un maraîcher, qui lui cultiveront pendant quatre ans plusieurs hectares de luzerne. Histoire pallier le manque de rendement en multipliant les surfaces.