Formation : Devenir ouvrier polyvalent agricole
Pendant trois mois, six personnes ont suivi une formation à Matha.
Du 15 janvier au 20 avril, six personnes ont suivi la formation (1) ouvrier polyvalent agricole à Matha, proposée par la MFR de Triac Lautrait (16) et décentralisée en Charente Maritime. Elle permet de répondre aux activités saisonnières et aux besoins de main-d’œuvre toujours aussi importants. «Cette formation de base ouvre plusieurs mois de travail par la suite» a souligné Philippe Loiseau, formateur. Elle s’adresse aux demandeurs d’emploi. 14 semaines partagées entre une immersion dans le monde de l’entreprise et le monde de la théorie. Une formation qui initie à la conduite d’un tracteur, l’entretien du matériel, une découverte du maraîchage, de l’horticulture. A cela s’ajoute une formation SST (sauveteur et secouriste du travail) ainsi que le Certiphyto applicateur.
Des remarques pertinentes
La conduite du vignoble et donc de la taille est bien évidemment le point le plus important. Jean-Michel Bouchet, viticulteur à La Brousse a accueilli sur son exploitation viticole de 14 ha, une partie du groupe. Il emploie déjà des saisonniers pour le tirage et la taille. Participer à sa manière à la formation était comme une évidence pour lui. «Il n’est pas facile de trouver des personnes compétentes, autant tendre la main à ceux qui s’intéressent», a-t-il expliqué, lors de la restitution de la formation, jeudi dernier. L’occasion pour lui de faire remonter certaines problématiques rencontrées cet hiver avec le groupe. Notamment l’équipement des stagiaires. «Il faut les prévenir plus en amont qu’ils doivent être correctement équipés avec des bottes, des gants, des vêtements de pluie. Mais certains n’ont pas les moyens financiers pour les acheter». Une remarque qui a été prise en compte tout comme la question du transport et la mobilité. Certains ont parcouru 150 kms par jour pour venir. Preuve que la motivation était là. Le co-voiturage était le bienvenu. Autre point souligné, la nourriture du midi. «Les frais d’équipement plus les frais de repas sont à prendre en compte. Or, cela n’est pas toujours facile financièrement» souligne l’un d’entre eux. Pour le représentant de la Région, «il est intéressant de faire remonter ces constats. L’argent public est concentré sur les formations moins sur les aspects périphériques. Cela peut déterminer les abandons.»
Lors du tour de table, les stagiaires ont souligné l’importance de cette formation, la diversité des emplois qui en découlent. Le format de 3 mois de formation «correspond» à leurs attentes. Une personne aurait souhaité un approfondissement sur les maladies de la vigne. «Nous ne sortons pas experts de la vigne, mais nous sommes dans la bonne voie» ont résumé les futurs ouvriers polyvalents agricoles.
(1) Formation financée par la Région, l’Etat, Pôle Emploi et le FSE, fonds social européen