Formation : En quête d’apprentis agricoles
Trop peu connues, les filières en alternance des Établissements publics recrutent des candidats. Une chargée de mission œuvre pour faire connaître cette voie d’accès au monde du travail.
Cette formation m’apporte des connaissances et aptitudes pour pouvoir avoir plus de responsabilités au sein de mon travail.» En quelques mots, Julien, 18 ans, qui cherche à obtenir un BTS aménagements paysagers, a résumé les enjeux de l’apprentissage, une pratique que souhaitent aujourd’hui promouvoir les lycées, les organismes de formation et la Région. Très efficace, l’apprentissage est pourtant méconnu. Pour y remédier, les CFA agricoles de Charente et Charente Maritime ont donc mis sur pied un «projet de développement de l’apprentissage», supervisé depuis avril dernier par Julia Coupeau. La mission de cette Saintaise, spécialiste de la formation ? Créer une démarche de prospection et de communication, auprès des jeunes et de leurs familles, pour mettre en relation les entreprises et les futurs apprentis et déboucher sur la signature de contrats d’apprentissage.
Faire connaître cette voie
Une mission plus difficile qu’il n’y paraît, principalement en raison d’un manque d’informations. «Les entreprises ne sont pas au fait des formations qui sont dispensées par les CFA, notamment dans la filière viticole, indique-t-elle pour expliquer ces difficultés. Ce n’est pas encore dans les mœurs. L’apprentissage est tributaire d’une mauvaise image. Pour nous, c’est l’excellence manuelle.»
En rencontrant les professionnels agricoles, Julia Coupeau découvre leurs attentes et leurs nécessités. «L’objectif est de traduire le besoin en formation du secteur agricole par une offre de formation adaptée et de proposer l’apprentissage comme une solution pour former les professionnels de demain», explique-t-elle avant de vanter l’offre «diversifiée» des deux CFA charentais : viticulture, grandes cultures, horticulture, conchyliculture, agro-équipement, commerce ou paysage. «On trouve aussi des formations en dehors des secteurs agricoles, comme celui de la production d’énergie, en partenariat de Dalkia ou el traitement de l’eau.»
L’apprentissage en région passe par des financements européens du FSE, qui ont permis de recruter 80 «développeurs d’apprentissage» dans divers secteurs. En France,le financement de l’apprentissage devrait revenir en 2019 aux branches professionnelles ; une mesure qui avait donné lieu à un vif échange entre la ministre du Travail Muriel Pénicaud et Alain Rousset il y a quelques semaines, lors des Assises de l’emploi à la Rochelle. Le président du Conseil régional souhaitait que ces définitions d’orientation soient déterminées en région et non nationalement.
100 % intégrés
L’apprentissage reste en tout cas un enjeu majeur pour la formation des futurs travailleurs et leur intégration dans le monde professionel. «Les apprentis formés et diplômés ne connaissent pas de problèmes d’insertion professionnelle et souvent intègrent l’entreprise qui les a accueillis», insiste Julia Coupeau D’où l’enjeu essentiel qui consiste à valoriser cette voie, en encourageant notamment la féminisation et en promouvant une nouvelle image des métiers, notamment en ce qui concerne l’agriculture. Des vidéos, réalisées par les apprentis, sont accessibles sur internet pour présenter ces professions à ceux qui hésiteraient encore.
Car toutes les offres d’apprentissage ne sont pas encore pourvues, un véritable paradoxe à l’heure où les difficultés rencontrées par les lycéens sur Parcoursup font la une. «Nous traiterons toutes les candidatures jusqu’à la mi-septembre, à la bourse de l’apprentissage», indique Julia Coupeau. Cet hiver, elle reprendra son bâton de pèlerin pour expliquer les atouts de ce mode de formation bien plus valorisant qu’on pourrait l’imaginer.