Fusion entre Eurial et Agrial : avoir une taille significative pour capter des marchés
Une nouvelle restructuration voit le jour dans le grand Ouest avec l’annonce de la fusion entre Eurial et Agrial. Entretien avec Jean-Luc Rabillard, président d’Eurial.
En discussion depuis 2013, le projet de fusion avec Agrial va se concrétiser en 2016, quelles sont les ambitions d’Eurial ?
Notre objectif est d’apporter de la robustesse à notre coopérative pour faire face à la disparition des quotas et affronter les marchés mondiaux. Ce rapprochement va nous permettre de renforcer notre présence sur les marchés à l’export, générer des économies d’échelles et booster nos services recherche et développement, l’innovation, la logistique et le marketing. Cette fusion assure une complémentarité entre nos deux groupes et permet à nos coopératives d’avoir une taille significative et des sites compétitifs. Tout ce qui est sur le terrain, comme les différents sites dans nos régions respectives, doit être renforcé. Nous ne fusionnons pas pour fusionner mais pour apporter de la valeur ajoutée et une garantie à nos coopérateurs pour la valorisation du lait.
Votre zone de collecte va s’étendre du grand Ouest à Poitou-Charentes, au Centre, comment allez-vous organiser et garder une proximité avec vos adhérents ?
Nous allons nous réorganiser sur le plan du conseil aux éleveurs avec des référents technico-économiques pour chaque région. Nous allons également nous organiser par région et par secteur avec des administrateurs qui seront dans le conseil d’Agrial. Et, il y aura une représentation des éleveurs laitiers par bassin de production. Pour les caprins, nous aurons également une organisation par région et bassin de production. N’étant pas couvert par Agrial, nous allons renforcer le métier de technico-économique caprin au sein des régions.
Agrial est sur des métiers qui sont déjà présents en Pays de la Loire, notamment avec la Cavac. A terme allez-vous être concurrents ?
Nous ne voulons pas être concurrents. En ce qui concerne la partie approvisionnement, Agrial continuera de ne pas couvrir le Sud Loire.
Agrial livre à Bongrain tout comme Terra Lacta, cela change-t-il quelque chose ?
Nous ne remettons pas en cause le contrat d’Agrial avec Bongrain signé il y a longtemps. Tout comme Eurial a un contrat sur le lait UHT avec Sodiaal.
Pour les producteurs cette fusion augure-t-elle un prix plus rémunérateur ?
Il faut être prudent sur la conjoncture : ce ne sont pas les coopératives qui peuvent inverser la conjoncture. Mais notre objectif est bien d’aller sur des nouveaux marchés pour garantir une valeur ajoutée à nos producteurs.