"Il ne faut pas lâcher la pression..."
Ouvrier agricole, le président cantonal des JA fait partie de cette jeune génération fortement impliquée pour la défense du monde rural.
Pouvez-vous vous présenter ?
Je vais avoir 26 ans. Mes oncles sont agriculteurs. Mon père est boucher (à La Rochefoucauld). Il travaille en circuit court. Mes oncles sont éleveurs. Je suis ouvrier agricole. Je travaille sur une exploitation céréalière à Rivières et Marillac-le-Franc. Depuis que je sais marcher j'ai toujours été attiré par les tracteurs et le monde agricole. J'ai toujours voulu faire ce métier. J'ai fait ma troisième à la Maison familiale et rurale de La Péruse, puis j'ai passé 4 ans à L'Oisellerie, en alternance, obtenant un Brevet professionnel de responsable d'entreprise agricole (BPREA). Je veux faire mon expérience, apprendre ce qu'il faut faire... et ne pas faire, en vue de m'installer un jour.
De quand date votre investissement dans les organisations syndicales ?
Je me suis engagé dès mes études, vers 16/17 ans. Cela me paraissait primordial pour défendre notre profession. J'ai commencé à l'échelle cantonale. Puis je suis monté au sein des instances départementales. Mes activités professionnelles ne me permettaient plus d'être assez disponible pour les JA Charente. Alors je me suis complètement investi au niveau cantonal.
Je suis président des JA de Montbron/La Rochefoucauld. Nous sommes une quinzaine d'adhérents, avec un peu toutes les productions, plutôt élevage et céréales. Nous organisons notre concours de labour tous les premiers week-ends d'août. D'ailleurs, la recherche du lieu est toujours à l'étude pour cette année !
Comment vivez-vous les manifestations actuelles ?
Nous avons rarement mobilisé autant de monde en si peu de temps. Cela montre que le monde agricole est dans la mouise. Le combat est loin d'être fini. Il y a peut-être des choses que nous pouvons améliorer au niveau local, en discutant avec nos DDT, les services... Mais pour d'autres sujets, c'est au niveau européen que cela doit changer. Je ne sais pas quelle tournure vont prendre les manifestations. Tous les jours, on regarde les annonces. Les premières mesures ne suffisent pas.
Il ne faut pas lâcher la pression...
Vous aviez une expérience de ce genre de manifestation ?
J'ai déjà participé à de grands mouvements. Mais jamais de cette ampleur. Notre canton est très actif, très réceptif, prêt à se mobiliser. Nous sommes solidaires. Tout le monde se connaît. Les adhérents ont leurs parents qui étaient déjà membres des JA auparavant. Si besoin, nous pouvons organiser des blocages de routes, de grandes surfaces... Le week-end dernier, nous avons assuré le blocage de la route nationale 141 côté est. La nouvelle et l'ancienne génération se sont retroussé les manches pour être là. Nous nous sommes partagé les tâches. Je tiens à remercier l'ensemble du canton, la FNSEA et les bénévoles qui ont assuré l'intendance.
Nous nous mobiliserons encore s'il le faut pour la suite.