Caprins
" Il va manquer autour de 40EUR/1000 l pour couvrir le coût de production "
Trois questions à Samuel Herault, vice-président de la section caprine de la Fnsea 79.
Dans quelle situation se trouve l'élevage caprin en ce début d'année 2014 ?
La situation n'a malheureusement que très peu évolué. Les coûts de production en 2013 ont été équivalents à ceux de 2012 et ont très faiblement baissé fin 2013. Les industriels laitiers ont très peu répercuté la hausse des coûts de production sur le prix à la production. Sur notre demande initiale d'une revalorisation de 120EUR/1000 l par rapport au prix de 2011, il nous manque toujours 70EUR/1000 l. Or les hausses annoncées par les transformateurs en ce début d'année ne seront pas à la hauteur. Il va manquer autour de 40EUR/1000 l pour couvrir le coût de production. Cela ne peut plus durer et ce, d'autant plus qu'il est impossible pour nous de comprendre cette situation au vu de la pénurie de fromages de chèvre constatée dans les rayons. Pour relancer la production, certains ont oublié que c'était par le prix que cela passait. Si rien n'est fait, nous allons droit dans le mur. Dans ce cadre, au niveau de la section caprine de la Fnsea 79, nous avons décidé de placer sous surveillance transformateurs et distributeurs.
Placer sous surveillance. C'est-à-dire ?
Alors que les négociations sont en cours pour la fixation des prix en 2014, nous constatons que les GMS ne veulent pas entendre parler de hausse et que nos transformateurs manquent d'ambition et de force pour obtenir celle-ci. Chacun d'entre eux doit savoir que nous les avons placés sous surveillance et que suivant l'avancée des négociations nous ne manquerons pas d'y apporter notre contribution au travers d'actions dont ils ont pu constater la vigueur l'année dernière. Si nous devons, reproduire ce qui a été fait, nous n'hésiterons pas.
Et concernant la taxe d'équarrissage, qu'allez-vous faire ?
D'abord, je tiens à dire que la hausse du coût de l'équarrissage tel qu'elle est envisagée est tout simplement inacceptable. Multiplier par six cette charge est intolérable. Et ce, d'autant plus qu'à l'heure actuelle, les équarrisseurs se battent pour obtenir des zones de collecte. En Deux-Sèvres, nous considérons que le travail qu'ont conduit la profession et l'interprofession s'est fait sans concertation, tout du moins avec la première région productrice de lait de chèvre en France et par conséquent le premier département producteur. Par ailleurs, l'état avait annoncé dès 2009 qu'un travail serait à conduire sur ce sujet, mais la profession a commencé celui-ci il y a seulement six mois dans la précipitation. Tout ceci pose un sérieux problème. Aussi, la section caprine de la Fnsea 79 a constitué un groupe de travail pour retravailler ce dossier, le reprendre de A à Z pour trouver des solutions pour les éleveurs, car cette hausse c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase.